Chirurgiens plasticiens (chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique) : les motifs de réclamations des patients en 2022

MACSF

Le 26.09.2023

En 2022, les 470 sociétaires chirurgiens plasticiens de la MACSF ont adressé 119 déclarations de sinistres corporels, soit une sinistralité de 25,32 % contre 26,58 % en 2021.
Les 324 chirurgiens plasticiens libéraux ont adressé 114 déclarations. Leur sinistralité s'établit à 35,19 % contre 41,18 % en 2021.

En 2022, les 470 sociétaires chirurgiens plasticiens de la MACSF ont adressé 119 déclarations de sinistres corporels, soit une sinistralité de 25,32 % contre 26,58 % en 2021. Les 324 chirurgiens plasticiens libéraux ont adressé 114 déclarations. Leur sinistralité s'établit à 35,19 % contre 41,18 % en 2021.

Répartition des déclarations

Ces déclarations se répartissent en 13 procédures civiles, 4 procédures ordinales, 97 réclamations amiables et 5 saisines d'une CCI.

Analyse de l'expert

Dr Rachel Pessis, Chiurgienne esthétique et reconstructrice consultante MACSF.

Cette année nous avons la répartition habituelle de mises en cause pour les complications vraies et les insuffisances de résultat. La plupart du temps chacun d’entre nous s’occupe au mieux de ses patients, et si certains patients ne le comprennent pas et veulent initier une procédure pour une complication qui est apparue malgré nos meilleurs soins, nous pensons qu’il nous faut faire confiance à notre assurance pour nous en occuper et nous en décharger l’esprit.

Il nous semble cependant important cette année d’attirer l’attention sur les pratiques "limites" qui pourraient le cas échéant nous être reprochées, voire ne pas être couvertes par notre assurance.

Notamment faire attention à la trop grande délégation de soins, à la pratique de certains actes de médecine esthétique sans les autorisations requises, ou surtout à la pratique de la médecine et de la chirurgie esthétique dans des lieux pour lesquels notre assurance ne nous couvre pas (lieux d’exercice non mentionnés au Conseil de l’Ordre, à l’étranger, etc.).

Notre conseil en cas de doute : il vaut mieux passer un rapide coup de fil à l’assurance qui vous répondra clairement à ce sujet, cela vous permettra d’exercer en toute tranquillité !

Chirurgie mammaire

Infection

Mammoplastie d’augmentation ou de réduction compliquée par une infection du site opératoire nécessitant une reprise et une antibiothérapie prolongée (8 cas).

Mauvais résultat

Mammoplastie de réduction dont le résultat esthétique est contesté (4 cas).
Caractère inesthétique des sites de prélèvements dans les régions trochantériennes pour reconstruction mammaire avec lipofilling.
Mammoplastie d’augmentation avec mise en place de prothèses dont le résultat esthétique est contesté (8 cas).

Autre

Mammoplastie d’augmentation compliquée par :

un siliconome (3 cas),
une cytostéatonécrose,
une hémorragie de la loge prothétique,
une escarre sacrée,
une brûlure (2 cas),
des coques fibreuses périprothétiques,
une migration de prothèse,
une désunion cicatricielle.

Découverte d’un carcinome canalaire infiltrant après la mise en place de prothèses mammaires d’augmentation.

Abdominoplastie

Abdominoplastie compliquée par :

un résultat esthétique jugé imparfait (2 cas),
une nécrose cutanée nécessitant des soins locaux prolongés (2 cas).

Autres chirurgies

Lipo-aspirations multiples compliquées par :

un résultat allégué insuffisant (6 cas),
une nécrose cutanée nécessitant des excisions/greffes (2 cas),
une hémorragie (2 cas).

Rhinoplastie à visée esthétique compliquée par :

un résultat jugé imparfait (6 cas),
une perforation de la cloison nasale,
un trouble ventilatoire (5 cas).

Injection d’acide hyaluronique pour corriger une hypoplasie des grandes lèvres. Suites marquées par une cytostéatonécrose.
Perte du prélèvement réalisé pour exérèse d’un nævus thoracique suspect. Nouvelle exérèse de sécurité ne montrant pas de tumeur. Résultat esthétique qualifié de disgracieux.
Hématome postopératoire et surinfection au décours d’un lipofilling fessier par technique Vibasat-Vaser.
Résultat jugé imparfait au décours : d’une blépharoplastie, d’un lifting cervico-facial (5 cas), d’une chirurgie labiale, d’un lifting de la lèvre supérieure, d’une bichectomie avec lipofilling des paupières (2 cas), de micro-greffes de bulbes capillaires pour sourcils glabres, d’une canthopexie bilatérale, d’une otoplastie bilatérale, de greffons capillaires pour virilisation de la barbe, de la prise en charge d’un mallet finger associé à une plaie de la face palmaire du pouce.
Atrophie cutanée après lipofilling de la vallée des larmes et des pommettes. Correction par injection de comblement.
Paralysie faciale au décours de l’exérèse d’une tuméfaction de la lèvre inférieure, s’avérant être une glande salivaire ectopique.
Problèmes préputiaux au décours d’une péniplastie et lipofilling. Posthectomie en deux temps. Nodules de cytostéatonécrose du scrotum et de la verge ôtés sous anesthésie locale.
Fistule buccale au décours d’un lifting du visage.
Cicatrice disgracieuse au décours de l’exérèse d’un nævus intersourcilier.

Médecine esthétique

Crise convulsive résolutive au décours d'une injection de Xylocaïne^® pour un geste local esthétique. Demande de remboursement des bilans et soins effectués.
Résultat jugé imparfait d’une injection d’acide hyaluronique :

pour comblement d’une zone de dépression fessière après pose d’implants glutéaux à l’étranger ;
pour comblement de rides.

Injection d’acide hyaluronique glutéale dont les suites sont marquées par :

une migration du produit de comblement au niveau de la cuisse. Plusieurs interventions nécessaires ;
une cellulite. Débridement et antibiothérapie prolongée.

Brûlures au décours d’une épilation laser des membres inférieurs (2 cas).
Ptosis de la paupière supérieure au décours d’une injection de toxine botulique.
Érythème du visage après peeling et laser pour cicatrices d’acné.