L’intérim médical et paramédical, une tendance qui se développe
S’il a longtemps représenté un phénomène marginal, l’intérim médical et paramédical connaît depuis quelques années une progression significative. En 2021, l’agence spécialisée Appel Médical avançait le chiffre de 25 000 intérimaires exerçant dans la santé.
Deux fois plus de médecins intérimaires en 10 ans
Chez les médecins, l’intérim constitue une tendance nette et qui tend à se pérenniser. Pour les seuls établissements hospitaliers, le ministère de la Santé estime que le recours à l’intérim médical a doublé entre 2000 et 2021. Il s’est encore accéléré sur les trois dernières années, notamment dans les spécialités en “tension”, avec une progression de 69 %.
Urgentistes, anesthésistes, radiologues et gynécologues sont toujours plus nombreux à opter pour ce mode d’exercice. Le Conseil national de l’Ordre des médecins rapporte ainsi que le nombre de médecins intérimaires a progressé de 70 % depuis 2019.
Toujours plus d’intérimaires parmi les paramédicaux
Cette tendance à la hausse s’observe également parmi les professions paramédicales, tous métiers confondus. Les chiffres régulièrement publiés par l’Observatoire de l’Intérim et du Recrutement permettent de mesurer le phénomène.
À titre d’exemple, entre 2017 et 2021, le nombre d’intérimaires a :
- presque été multiplié par deux dans le secteur des activités hospitalières,
- doublé chez les infirmiers et sages-femmes,
- doublé chez les professionnels de la rééducation, de l’appareillage et les pédicures-podologues.
Comment expliquer cette tendance à la hausse de l’intérim médical et paramédical ?
Les professionnels de santé qui choisissent l’intérim médical et paramédical avancent plusieurs motivations :
- la plus grande liberté offerte par ce mode d’exercice, qui permet d’échapper aux impératifs d’emploi du temps et aux difficultés organisationnelles observées dans certains établissements ou services ;
- la garantie des journées de repos et des congés, là où certains soignants sont contraints de renoncer aux leurs lorsque l’activité hospitalière bat son plein et que les équipes sont insuffisantes ;
- une rémunération des missions d’intérim médical et paramédical plus attractive, qui inclut généralement une prime de précarité et une prime de congés payés, auxquelles peut s’ajouter une prise en charge des frais kilométriques.
Les professionnels de santé intérimaires apprécient également la diversité des missions et des lieux d’exercice, qui leur permet d’acquérir de l’expérience et de développer leur réseau. Enfin, ils n’ont pas à gérer de tâches administratives chronophages et peuvent donc se concentrer pleinement sur le soin.
L’intérim médical et paramédical pose aussi des limites et des contraintes
Comme toute forme d’exercice, l’intérim médical et paramédical présente néanmoins des inconvénients, dont beaucoup sont liés à l’irrégularité des missions.
Exception faite du CDI intérimaire, l’absence de garanties quant à la prochaine mission instaure une forme de précarité qui rend plus difficiles les projections à moyen et long terme. S’ajoute à cela :
- des plannings fluctuants, parfois transmis au dernier moment, qui peuvent compliquer l’organisation quotidienne et avoir un impact sur la vie personnelle ;
- des missions brèves, souvent trop courtes pour s’intégrer dans une équipe et incompatibles avec un véritable suivi des patients ;
- un accès à l’emprunt et aux financements plus difficile face à des banques frileuses, qui considèrent parfois l’intérim comme un statut moins stable et moins sûr que le salariat ou l’exercice libéral ;
- des incidences en matière de retraite en raison de la multiplicité des contrats, et des risques d’erreurs et de réclamations au moment de faire valoir vos droits ;
- des périodes non travaillées pouvant avoir des incidences dans le calcul de votre future pension.
Bien se protéger lorsqu’on est intérimaire médical ou paramédical
Quels que soient les avantages ou les inconvénients qu’on lui prête, l’intérim médical et paramédical ne prémunit pas les professionnels de santé contre certains risques : maladie, litiges avec un patient, etc.
En tant qu’intérimaire, vous devez donc disposer d’une couverture optimale pour exercer en toute sérénité.
L’importance d’avoir une bonne assurance professionnelle
Un professionnel de santé intérimaire peut se retrouver mis en cause par un patient dans le cadre de son exercice, ou impliqué dans un litige au cours de sa vie privée.
L’assurance RCP-PJ est là pour vous protéger si votre responsabilité est engagée, avec une recherche de solution amiable et l’accès à une assistance juridique et financière.
Un tel contrat vient compléter les garanties éventuellement souscrites par votre (ou vos) employeur(s), qu’il s’agisse d’un établissement de santé ou d’une agence d’intérim médical et paramédical.
L’avis d’un juriste sur votre contrat de travail
Jours de congés, heures supplémentaires, protection sociale… Grâce à l’assistance juridique incluse dans l’assurance RCP-PJ, les juristes spécialisés de la MACSF vous informent sur vos droits et répondent à toutes vos questions concernant votre contrat d’intérim.
Quelle mutuelle santé pour les intérimaires ?
Depuis 2016, les agences d’intérim médical sont tenues, comme toutes les entreprises du secteur privé, de proposer une mutuelle santé collective à leurs salariés et de prendre en charge au moins 50 % des cotisations.
L’affiliation à cette mutuelle d’entreprise obligatoire, Intérimaires Santé, est automatique dès lors que :
- l’intérimaire est en CDI intérimaire ou en CDD de 3 mois ou plus ;
- Il a cumulé au moins 414 heures de missions sur les 12 derniers mois.
Dans les autres cas, ou en complément de cette mutuelle dont vous ne pouvez pas choisir vous-même les garanties, la mutuelle santé individuelle donne accès à une protection complète et efficace, pour vous ainsi que pour votre famille. L’offre mutuelle santé proposée par la MACSF s’adapte à tous les statuts !