Une différence de prise en charge
Sur le plan de la prise en charge par la Sécurité sociale :
- l’une est considérée comme chirurgie fonctionnelle, prise en charge du fait d’une amputation du champ visuel ;
- l’autre est considérée comme chirurgie esthétique, sans prise en charge possible.
— Il est bien sûr de la responsabilité du chirurgien d’expliquer ceci au patient.
Les fiches d’information éditées par la Société Française d’Ophtalmologie sont d’ailleurs bien distinctes entre la chirurgie du ptosis ou la blépharoplastie esthétique.
Dans les formes frontières et dans les âges frontières vers 60 ans, il est fondamental de réaliser un champ visuel Goldmann afin de pouvoir objectiver l’amputation du champ visuel supérieur en cas de contrôle a posteriori.
Tout sera basé sur le dossier médical de consultation et éventuellement les examens complémentaires dont le champ visuel. Le motif de la consultation sera donc bien précisé, l’information délivrée devra être tracée avec recueil d’une fiche de consentement éclairée, datée et signée, précisant bien s’il s’agit d’un ptosis ou d’une blépharoplastie esthétique.
De même, en cas de patient encore en activité professionnelle, la chirurgie du ptosis pourra justifier un arrêt de travail prescrit sur formulaire arrêt maladie alors que la blépharoplastie esthétique ne pourra pas justifier d’un arrêt pris en charge par la CPAM. Le patient devra donc dans ce cas prévoir quelques jours de vacances.
L'importance du dossier médical
Le compte rendu opératoire devra bien préciser le déroulement de l’intervention, la mise en évidence ou non d’une désinsertion de l’aponévrose du muscle releveur de la paupière supérieure par exemple. Le suivi postopératoire sera similaire.
Dans les rares cas malheureux de contrôle des caisses ou les rares cas de plaintes de la part du patient pour insatisfaction du résultat, il sera nécessaire de s’appuyer sur un dossier médical parfaitement tenu incluant bien sûr : indication, information, fiche SFO rendue signée, compte rendu opératoire détaillé et idéalement photographies en pré et postopératoire.
En conclusion
Il est toujours préférable d’anticiper sur les éventuelles difficultés à venir et tout repose sur le dossier, encore le dossier, toujours le dossier, que ce soit lors d’une procédure avec les caisses ou d’une procédure initiée par un patient.