Les chiffres 2023 : l'état de fatigue des soignants s'accentue
L’édition 2023 du baromètre annuel sur la charge mentale des soignants, toutes professions confondues, révèle une aggravation de la situation. Ce sont désormais 96% des soignants interrogés, contre 94% en 2022, qui déclarent ressentir une fatigue intense au travail selon cette enquête dont l’objectif consiste à « faire la lumière sur les souffrances des soignants ainsi que les leviers à activer pour qu’ils puissent soigner dans de meilleures conditions. »
Fatigue et épuisement progressent chez tous les professionnels de santé, qu’ils exercent dans le secteur hospitalier ou en libéral. Ainsi, 85% des soignants pointent-ils le trop fort déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dans l’ensemble, ils identifient des causes multiples à cette situation, tenant :
- à la lourdeur administrative pour 55% des répondants ;
- au manque d’effectifs (43%) et à un nombre trop élevé de patients (45%) ;
- au manque de temps de récupération (43%) ;
- à la complexité de la gestion des patients (43%) ;
- au management, à l’organisation et à la gestion des équipes et du travail (40%) ;
- au manque de matériel adapté (22%).
54% des soignants interrogés disent souffrir d’un manque de reconnaissance. Pourtant, l’enquête révèle aussi que 64% des Français ont une bonne image des médecins, 47% d’entre eux estimant qu’ils travaillent dans de mauvaises conditions et 39%, dans de très mauvaises conditions.

Qu’est-ce que l’épuisement professionnel ?
Également appelé burn out et défini par l’OMS comme un « syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès », l’épuisement professionnel se caractérise par un sentiment d’épuisement mental et physique et une dévalorisation voire du cynisme vis-à-vis de son travail.
Ne pas se laisser déborder par le burn out
Pour éviter l’épuisement professionnel, il est important de savoir reconnaître les symptômes et de ne pas les laisser s’installer. Il convient également de ne pas créer les conditions propices au burn out et de s’attacher à cultiver, en toutes circonstances, une bonne hygiène de vie.
Celle-ci permet de mieux appréhender les situations de stress et de prendre de la distance pour les gérer sans se laisser envahir par la pression, voire l’angoisse. Pour cela, il est recommandé de veiller à :
- Favoriser les conditions permettant de bénéficier d’un sommeil réparateur
- Pratiquer un exercice physique de manière régulière ;
- Avoir une alimentation équilibrée ;
- Trouver des solutions pour ne pas laisser le stress s’installer : méditation, yoga ou autres techniques de gestion émotionnelle ;
- Bien séparer vie personnelle et vie professionnelle ;
- Entretenir une vie sociale : loisirs, activités, etc.
Mieux vivre pour mieux soigner
Les soignants interrogés, premiers concernés par cette situation dégradée qui se prolonge, proposent, dans le cadre de cette enquête, des pistes pour améliorer leurs conditions de travail. Ces professionnels estiment qu’ils auraient besoin de plus de reconnaissance. La question de la rémunération est aussi soulevée. Et, nombreux sont ceux qui souhaitent pouvoir mieux équilibrer leur temps entre vie professionnelle et vie privée.
L’ouverture de structures spécialisées pour les soignants
Ayant pour vocation de soigner les autres, les soignants éprouvent davantage de difficultés que les autres professionnels à accepter de se faire aider et soigner.
Partant du constat que les soignants nécessitent une approche spécifique, différentes structures dédiées à la prise en charge des soignants en situation d’épuisement professionnel ont récemment vu le jour.
Le Peps du CHU de Toulouse
Le CHU de Toulouse propose désormais un Centre de prévention de l’épuisement professionnel des soignants (Peps) permettant une prise en charge spécifique des soignants par une équipe pluridisciplinaire.
Ouvert à tous - aux personnels des établissements publics et privés, aux soignants libéraux comme aux personnels sanitaires et médico-sociaux de la région -, le Peps est situé au sein du centre régional des pathologies professionnelles et environnementales (CRPPE).
Ses missions s’articulent autour de la prévention et de la prise en charge du burn out.
Elles consistent, au stade primaire, en un accompagnement des professionnels à risque. Médecins spécialistes des pathologies professionnelles et environnementales, psychologues, infirmiers, addictologues et psychiatres attachés au centre interviennent également au stade secondaire dans la prise en charge de soignants en burn-out. Au niveau tertiaire, les équipes du Peps accompagnent les soignants pour éviter une rechute et leur permettre de continuer de travailler.
La prise en charge au sein du Peps peut être sollicitée par le soignant lui-même ou se faire à l’initiative de son médecin traitant, de son médecin du travail ou encore de son psychiatre.
L’unité spécialisée de la polyclinique Saint-Laurent de Rennes
La question du burn out des soignants a suscité d’autres initiatives comme celle mise en place au sein du service psychiatrie de la Polyclinique Saint-Laurent de Rennes où cinq lits d’hospitalisation ont été ouverts pour prendre en charge les soignants en burn-out.
Dans cette unité, destinée à terme à accueillir dix lits, les personnels de santé en souffrance suivent un parcours de soins de trois semaines articulées autour d’ateliers thérapeutiques basés sur des approches psychocorporelles, psychothérapeutiques et psychosociales.
Ces ateliers sont mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire : un médecin psychiatre, un psychologue, une assistante sociale, une équipe d’infirmiers et d’aides-soignants, ainsi que des enseignants d’activités physiques adaptées.
La MACSF aux côtés des soignants en difficulté
Avec Capital Santé, son programme de prévention et de coaching, la MACSF vous propose un bilan, suivi en ligne, conseils et méthodes, accompagnement téléphonique par une diététicienne-nutritionniste, accès à un générateur de menus : son programme de nutrition vous permet de prendre ou de renouer avec des habitudes alimentaires saines. Vous pouvez aussi profiter d’un suivi et de conseils gratuits pour arrêter le tabac.
Mobilisée sur la prévention, la MACSF accompagne aussi ses sociétaires en situation de crise. Le volet assistance psychologique de votre contrat d’assurance, vous permet de bénéficier d’un soutien psychologique en cas de situation difficile. Des professionnels sont accessibles 24h/24 et 7j/7 pour vous aider.

Assistance psychologique MACSF : quel numéro composer ?
- Titulaire d’un contrat Auto, MH, MRP, Santé, Prévoyance ou GAV : vous pouvez contacter le 3233 (service gratuit + prix d’appel) ou +33 1 71 14 32 33 depuis l’étranger.
- Si vous avez souscrit l'option assistance psychologique du contrat RCP-PJ : vous pouvez contacter le 0 800 730 006.
*Baromètre 2023 sur la charge mentale des soignants, Posos-Lifen, paru en novembre 2023 d’après une enquête réalisée en mars et avril 2023 auprès de 3 345 soignants.