Étudiants en soins infirmiers et paramédicaux : les passerelles vers médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique
Des études paramédicales vers des études médicales
L’arrêté du 24 mars 2017 relatif aux modalités d’admission en deuxième ou troisième année des études médicales, odontologiques, pharmaceutiques ou de sage-femme a ouvert une passerelle vers ces filières aux étudiants justifiant d’un diplôme de grade master dans certaines disciplines.
Cette passerelle s’adresse également aux étudiants ayant validé un diplôme d’auxiliaire médical sanctionnant au moins trois années d’études supérieures, à savoir :
- les infirmiers,
- les masseurs-kinésithérapeutes,
- les pédicures-podologues,
- les ergothérapeutes et psychomotriciens,
- les orthophonistes et orthoptistes,
- les audioprothésistes
- les opticiens-lunetiers, les prothésistes et orthésistes.
Une passerelle valable également au sein des 4 filières médicales
Médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique : les étudiants des filières médicales peuvent également faire valoir ce droit en demandant une réorientation vers un des autres cursus. Le principe est le même que pour les étudiants des filières paramédicales. Ainsi, les étudiants ayant validé leurs 3 premières années en médecine, odontologie, pharmacie ou maïeutique peuvent demander leur passage en 2ème année d’une des trois autres filières.
Comment bénéficier de cette passerelle ?
Pour faire valoir leur droit, les candidats doivent déposer un dossier auprès de l’unité de formation en médecine, odontologie, pharmacie ou maïeutique dans laquelle ils souhaitent poursuivre leur formation.
Ce dossier se compose des pièces suivantes :
- copie CNI ou passeport,
- CV détaillé depuis l’obtention du bac,
- copie du ou des diplômes justifiant de 3 années d’études ou 180 crédits ECTS,
- lettre de motivation adressée au doyen de la faculté expliquant ce choix de nouvelle orientation,
- attestation sur l’honneur du nombre de présentations à cette admission et d’inscriptions en PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé ou 1ère année de médecine).
L’admission est déterminée par un jury désigné par le président de l’université concernée. Elle se fait sur la base de l’étude des dossiers des candidats et du nombre de places disponibles dans la filière demandée, variable selon les universités et les disciplines.
Chaque université est libre de fixer des quotas et les dispositions qui lui sont propres. Il est donc important que les candidats à ces passerelles s’assurent des modalités prévues par l’université pour la filière retenue.
Infirmiers diplômés : des ouvertures vers d’autres filières
Les étudiants diplômés d’un Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) peuvent bénéficier de passerelles vers d’autres cursus de formation aux métiers d’auxiliaires médicaux :
● masso-kinésithérapie : une dispense de certains enseignements est prévue au titre II article 25 de l’arrêté fixant le cursus de masseur-kinésithérapeute,
● psychomotricité,
● ergothérapie,
● ostéopathie.
Les infirmiers titulaires du diplôme souhaitant intégrer un de ces cursus peuvent bénéficier selon les cas, de passerelles ou d’une dispense de certaines unités d’enseignement. Ces dispenses sont accordées en fonction des places disponibles et de l’étude du dossier de chaque candidat.
De la première année de médecine vers un ISFI ou une formation paramédicale
Les étudiants en parcours d’accès spécifique santé ayant validé leur année, c’est-à-dire acquis les 60 crédits ECTS correspondant à une 1ère année universitaire, mais ne souhaitant pas poursuivre en 2ème année de médecine, odontologie, pharmacie ou maïeutique peuvent intégrer le cursus infirmier directement en 2ème année.
Pour accéder en 2ème année d’IFSI, les étudiants ayant réussi leur année de PASS doivent avoir validé l’option en « sciences infirmières » proposée aux étudiants de première année d’études de santé.
Compte-tenu de la sélectivité et du niveau très soutenu de l’année de PASS, certaines universités proposent une réorientation précoce aux étudiants de ce cursus qui se trouvent en situation d’échec dès les premiers mois. À la fin de leur 1er semestre de PASS, les étudiants de la filière médicale peuvent être admis en 1ère année d’IFSI. Ils bénéficient alors d’un accompagnement particulier notamment pour rattraper le stage de 5 semaines effectué par les étudiants en soins infirmiers (ESI) au cours du 1er semestre en IFSI.
De PASS aux formations paramédicales : une expérimentation en cours
Depuis 2020, dans certaines universités participant à une expérimentation permettant le renforcement des échanges dans les formations de santé, ce principe de passerelle d’accès après une année validée de PASS vers une 2ème année de formation paramédicale est possible. La condition reste d’avoir validé 60 ETC, dont une option dans la spécialisation paramédicale demandée. Il existe aujourd’hui une dizaine d’universités proposant cette passerelle à titre expérimental, dont celles de Saint-Etienne, Reims ou Toulouse III.
Renforcement des liens entre formations médicales et paramédicales
En plus du renforcement des échanges entre les différentes formations de santé, médicales et paramédicales, le décret du 11 mai 2020 a pour objectif de :
- Favoriser l’accès à la formation par la recherche : la mise en place de double cursus dans les filières paramédicales permet aux étudiants d’obtenir une licence paramédicale avec mention « sciences pour la santé » ou « sciences sanitaires et sociales. » Cette double voie doit permettre de conduire plus d’étudiants à poursuivre leur parcours universitaire vers la recherche.
- Mutualiser les cours entre les différentes formations paramédicales : la mise en place d’enseignements partagés entre différentes filières paramédicales ou médicales, ou même entre la filière paramédicale et celle du médical, de même que la possibilité d’effectuer un stage d’internat de médecine avec un maître de stage d’une autre filière (pharmacie ou maïeutique) doit permettre de créer une transversalité entre les différents cursus.
L’expérimentation mise en place par ce décret de 2020 donne lieu à une vingtaine de projets portés par une dizaine d’universités. D’une durée maximale de 6 ans, cette phase d’essai se terminera à la fin de l’année universitaire 2025-2026. À l’issue d’une évaluation, un ou plusieurs de ces nouveaux formats pourraient être généralisés et pérennisés.