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L'équipe éditoriale MACSF
Le 22.12.2022
À 14:30
3 min
Juste avant l’été, pas moins de cent-vingts services d’urgence, soit 20 % des établissements publics et privés de France, annonçaient devoir restreindre leurs activités faute de personnel suffisant pour fonctionner au maximum de leurs capacités.
Plus généralement, les difficultés à recruter tous services confondus affectent l’ensemble des établissements de santé. Une étude conduite par la Fédération hospitalière de France (FHF) au printemps 2022 pointe de nombreuses carences dans les hôpitaux comme dans les EHPAD.
Ces problèmes de recrutement s’inscrivent paradoxalement dans un contexte de hausse des effectifs. Les établissements publics ont ainsi enregistré une augmentation moyenne de 3 % de leurs effectifs au cours des trois dernières années. Récemment, ces recrutements ont pu être réalisés pour faire face à l’épidémie de la COVID.
Un rapport de la DRESS fait également état d’une augmentation de 6 % du nombre d’équivalents temps plein pour les médecins dans les hôpitaux et de 1 % pour le personnel non médical, dont les infirmiers et les aides-soignants entre 2015 et 2020.
En dépit de ces chiffres, une enquête récente de la FHF pointe plus particulièrement une difficulté à recruter des personnels paramédicaux. Ce problème concerne notamment les IDE et le personnel de nuit.
99 % des hôpitaux et EHPAD publics indiquent ne pas parvenir à répondre à leurs besoins accrus en personnel.
Ce manque chronique de ressources humaines a des conséquences directes : fatigue des équipes dans leur globalité, augmentation du nombre d’heures supplémentaires, recours à l’intérim et fermeture de lits.
Facteur de désorganisation pour les services et de fatigue supplémentaire pour les soignants, l’absentéisme moyen continue d’augmenter dans les CHU. Dans les autres établissements, il n’a pas connu de hausse significative par rapport à la situation prévalant avant la crise sanitaire.
Situé à 9,9 %, le taux d’absentéisme - tout établissement confondu - constitue une fragilité : il fait peser une pression sur les équipes dans leur fonctionnement quotidien et les rend plus vulnérables aux situations de crise.
Ces manques d’effectifs n’affectent pas de la même manière l’ensemble du territoire. Les situations sont contrastées selon les départements. Certains souffrent de manière bien plus importante que d’autres de ces pénuries de personnel.
Les chiffres peuvent passer du simple au double entre deux départements pourtant limitrophes, à l’instar du Gers qui comptabilise 5,7 médecins et 52,9 infirmiers pour 10 000 habitants, contre 12,1 et 98,9 dans les Hautes-Pyrénées. De même, la pénurie d’infirmiers fragilise plus fortement les départements franciliens que Paris.
Une étude conduite à l’échelle européenne et publiée par la revue The Lancet classe la France parmi les moins bons élèves du continent en matière de présence médicale et paramédicale.
La moyenne européenne des pays étudiés se situe ainsi à 407 soignants pour 10 000 habitants, contre 336,5 en France. A titre de comparaison, en tête de ce classement, la Norvège comptabilise 211 infirmiers pour 10 000 habitants contre 87,7 en France qui se classe à la 11ème place sur 18.
A partir du moment où un problème de sous-effectif impacte trop fortement les soignants d’un service, il est recommandé de porter à la connaissance des responsables le « sur-risque » qui en découle.
Concrètement, il convient de rédiger un courrier destiné à votre supérieur direct, alertant sur cette situation de manque de personnel et ses conséquences sur le fonctionnement de votre service, sans oublier de mentionner que votre initiative s’inscrit dans une démarche constructive visant à améliorer la situation.
Dans la mesure du possible, essayez de recueillir un maximum de signatures d’autres personnes concernées, votre demande n’en aura que plus de poids. Il conviendra enfin de remettre ce courrier dans le cadre d’une réunion de service et de consigner sa remise dans le compte-rendu.
Pour finir, pensez à effectuer un double également signé de cette lettre et à le conserver.
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