Pourquoi faut-il attendre 8 ans pour une assurance vie ?
Un contrat d’assurance vie offre la pleine mesure de ses avantages à partir du 8ème anniversaire de son ouverture.
Passé ce délai, le titulaire d’une assurance vie bénéficie en effet de conditions fiscales avantageuses s’il souhaite procéder à des rachats, c'est-à-dire des retraits de son contrat.
Après 8 ans, des rachats moins taxés
Concrètement, après 8 ans de détention de contrat, le titulaire d’une assurance vie peut profiter d’un abattement fiscal, c’est-à-dire d’une réduction de l’imposition qui s’applique sur un rachat, il s'agit d'une exonération des intérêts générés.
Cet abattement consenti chaque année après 8 ans de contrat, s’élève à :
- 4 600 € pour un célibataire ;
- 9 200 € pour un couple (marié ou pacsé, qui déclare ses revenus conjointement).
Cela signifie que lors d'un rachat, la part correspondant aux gains réalisés sera exonérée d’impôt sur le revenu, dans la limite de cet abattement. Les prélèvements sociaux relatifs à ce rachat restent dus.
Chaque rachat effectué sur un contrat d'assurance-vie est constitué d'une part de capital (correspondant aux versements effectués) et une part d'intérêts (les gains réalisés grâce aux placements choisis).
Seule la part retirée correspondant aux gains réalisés, soit les intérêts perçus, sera soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.
Après 8 ans, deux options pour le contribuable
Pour la taxation de ses gains au-delà des abattements prévus, le contribuable aura à choisir entre :
- leur intégration dans son revenu annuel imposable, qui sera imposé au barème progressif de l’impôt sur le revenu ;
- l’application d’un prélèvement forfaitaire de 24,7% (7,5% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux) pour les gains correspondants à des versements inférieurs à 150 000 €, tous contrats et tous assureurs confondus, et pour tous les versements effectués avant le 27/09/2017. Pour les gains relatifs à des versements réalisés après le 27/09/2017 et dont le total excède 150 000€, un prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% + 17,2%).
Bon à savoir
Il est possible de consulter les règles fiscales en vigueur sur votre assurance vie :
- sur le site du gouvernement >
- sur la fiche fiscalité relative à votre contrat.
Vous pouvez aussi consulter un conseiller MACSF.
Quelles sont les taxes pour débloquer une assurance vie ?
Yanice, célibataire, envisage d’opérer un rachat partiel sur son contrat, sur lequel il a versé moins de 150 000€ et dont les gains équivalent à 10 000€.
- Si son contrat a moins de 8 ans, aucun abattement n’est appliqué. Yanice est donc imposé sur l’intégralité de ses 10 000 € de gains, qui vont intégrer son revenu annuel imposable ou, s’il a opté pour le prélèvement forfaitaire, être taxés à hauteur de 24,7%. Le coût de l’opération s’élève donc à 2 470€, soit 24,7% des 10 000€ de gains retirés.
- Si Yanice attend le 8ème anniversaire de son contrat, un abattement de 4 600 € s’applique sur les 10 000€ de gains retirés. La base imposable passe donc de 10 000 à 5 400 €, avec un prélèvement de 24,7% sur ces 5 400€, soit un coût fiscal de 1 333,80€.
L’avantage fiscal dont bénéficie Yanice avec une opération de rachat après 8 ans de contrat est donc de 1 136,20€ (soit la différence entre 2 470 € et 1 333,80€).
Assurance vie : faut-il toujours attendre 8 ans avant d’agir ?
Il n’est pas forcément nécessaire d’attendre le 8ème anniversaire d’un contrat d’assurance vie pour bénéficier de ses avantages et de sa souplesse. La preuve avec ces trois idées reçues démenties.
L’argent d’une assurance vie est-il bloqué ?
Non : quel que soit l’âge du contrat, les sommes investies sur une assurance vie ne sont jamais bloquées.
À tout moment, il est donc possible de disposer librement de l’argent qui s’y trouve en effectuant un rachat, total ou partiel, sans motif particulier. Notez néanmoins qu’un rachat total est forcément synonyme de clôture du contrat.
Dans tous les cas, seules les plus-values réalisées sont imposées. La fiscalité dépendra notamment de la date des versements, selon qu’ils ont été effectués avant ou après le 27 septembre 2017 :
Prime versée avant le 27/09/2017 | Prime versée après le 27/09/2027 | ||
Contrat inférieur à 4 ans | Impôt sur le revenu | Contrat inférieur à 8 ans | Impôt sur le revenu |
ou | |||
PFL (35%) + prélèvements sociaux (17,2%) | ou | ||
Contrat entre 4 et 8 ans | Impôt sur le revenu | ||
ou | PFU 30% | ||
PFU (12,8%) + prélèvements sociaux (17,2%) |
En outre, avant l’anniversaire des 8 ans, la loi prévoit aussi des cas d'utilisations anticipés dans lesquels les gains seront exonérés d’impôts sur le revenu et sur les prélèvements sociaux :
- le licenciement ;
- la mise à la retraite anticipée ;
- l’invalidité ;
- la liquidation judiciaire.
Avant 8 ans, la fiscalité de l’assurance vie est-elle dissuasive ? Comment ça fonctionne ?
Non : si le cap des 8 ans offre un avantage fiscal, grâce à l’abattement en vigueur, il ne change pas fondamentalement la donne.
Ainsi, pour des versements réalisés à partir du 27/09/2017 :
- le taux de prélèvements sociaux est le même avant ou après 8 ans soit 17,2%,
- le taux du prélèvement forfaitaire est identique avant ou après 8 ans (12,8%) si le total des versements dépasse les 150 000 €.
En réalité, pour les contrats de plus de 8 ans, seuls ceux dont les versements sont inférieurs à 150 000€ bénéficient d’un moindre prélèvement forfaitaire : 7,5 %.
L’assurance vie n’est pas adaptée aux placements à court terme ?
C’est faux. Quel que soit l’âge du contrat, l’assurance vie reste le plus souvent la solution d’épargne la plus avantageuse.
Un placement avec un potentiel de rendement intéressant, tel que l’assurance vie, demeure généralement plus rémunérateur qu’un placement non imposé, mais dont le rendement est faible, tels que le livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou le livret d’épargne populaire (LEP).

À titre d’exemple, les sociétaires MACSF dont l’épargne était investie sur des supports en unités de compte en profil Libre ont réalisé, en 2024, une performance de 7,80% en moyenne. C’est plus que le livret A et le LEP, dont les taux étaient respectivement de 3% et 4% en 2024 (avant d’être abaissés à 2,4% et 3% au 1er février 2025) et que le LDDS, avec un taux de 3% (lui aussi abaissé à 2,4% au 1er février 2025).
Il existe un risque de perte en capital sur les supports libellés en unités de compte. Pour une épargne qui vous ressemble, veillez à bien définir votre profil d'épargnant.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
4, 6, 70 ans : d’autres échéances importantes à prendre en compte, comment ça marche ?
Le cap des 8 ans est important pour l’assurance vie, mais il n’est pas crucial. D’autres dates peuvent s’avérer déterminantes dans la vie d’un contrat.
4 ans : la durée minimum pour optimiser la fiscalité en cas de rachat
Avant même les 8 ans d’un contrat, un premier avantage fiscal intervient dès 4 ans pour les versements réalisés sur un contrat d’assurance vie avant le 27/09/2017. La fiscalité est en effet différenciée avant et après les 4 ans d’un contrat :
- de 0 à 4 ans : intégration aux revenus imposables OU prélèvements sociaux à raison de 17,2% et prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 35% ;
- de 4 à 8 ans : intégration aux revenus imposables OU prélèvements sociaux à raison de 17,2% et prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 15%.
Pour les contrats concernés, il peut donc être intéressant d’attendre que les 4 premières années soient écoulées afin de bénéficier d’un taux d'imposition plus avantageux.
Attention, toutefois : cet avantage ne concerne pas les versements effectués après le 27/09/2017, pour lesquelles une même fiscalité s’applique entre 0 et 8 ans avec un prélèvement forfaitaire obligatoire de 30%.
6 ans : un jalon intéressant pour certains placements en unités de compte
Certains investissements en unités de compte (UC) nécessitent un horizon de placement à moyen ou long terme pour commencer à être réellement performants.
C’est le cas, par exemple, de certaines UC investies en actions, obligations ou immobilier, ce qui implique une volatilité plus élevée à court terme. Pour lisser la volatilité de ces supports d'investissement, il faut donc patienter, en général, entre 5 à 6 ans.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Il existe un risque de perte en capital sur les supports libellés en unités de compte. Pour une épargne qui vous ressemble, veillez à bien définir votre profil d'épargnant
70 ans : un cap essentiel pour la transmission
La fiscalité de l’assurance vie connaît un changement majeur après 70 ans. Plus précisément, les versements réalisés avant ou après les 70 ans du titulaire du contrat ne sont pas soumis à la même imposition en cas de transmission :
- pour les versements réalisés avant 70 ans, chaque bénéficiaire désigné par le titulaire peut percevoir jusqu’à 152 500 € sans payer aucune taxe ou impôt. Il est prélevé à hauteur de 20% entre 152 501 € et 700 000 €, puis de 31,25% au-delà,
- pour les versements réalisés après 70 ans, des droits de succession s’appliquent après un abattement de 30 500 € par assuré, quels que soient la nature et le nombre de contrats. Les intérêts générés entre la date du versement et celle du décès, en revanche, sont exonérés de droits de succession.
Ce n'est donc pas l’âge du contrat qui compte, mais celui de son titulaire. Ainsi, avant ou après 8 ans, le contrat d’assurance vie demeure un outil très efficace de transmission du patrimoine.
L’assurance vie peut donc constituer, même avant son 8ème anniversaire, un outil d’investissement pertinent pour de nombreux épargnants soucieux de préparer l’avenir et/ou de transmettre, tout en gardant la possibilité de retirer leur argent en cas de besoin : projet à préparer, coup dur…
Vous avez des questions sur l’assurance vie ? Vous cherchez à optimiser votre fiscalité ?
Avec la MACSF, accédez à un bilan personnalisé avec un conseiller. Un bon moyen de faire le point sur vos projets et d’élaborer une stratégie d’investissement qui vous correspond.