Docteur junior : pourquoi, pour qui ?
C’est un décret de juin 2018, entré en application en novembre 2020, qui acte la création du statut de docteur junior : une phase de consolidation qui débute à l’issue de la thèse et se conclut par l’obtention, 1 ou 2 ans plus tard selon les cas, du DES (diplôme d’études spécialisées).
Le contexte de la création du statut de docteur junior
L’instauration de ce statut s’inscrit dans le cadre d’une réforme du 3ème cycle des études médicales, correspondant à l’internat, que le législateur a souhaité rendre à la fois plus lisible, progressif et personnalisé.
Le 3ème cycle débute au terme de la 6ème année d’études, après les épreuves classantes nationales (ECN) et le choix de la spécialité, ainsi que du CHU de rattachement.
Depuis 2020, ce 3ème cycle s’articule autour de 3 phases :
Internes, vous devenez docteur junior après avoir validé les 2 premières phases du 3ème cycle de vos études médicales et obtenu votre thèse d’exercice de médecine au terme de la phase 2.
Le DES, quant à lui, n’est validé qu’à l’issue des 3 phases :

Bientôt des docteurs juniors en médecine générale
Officialisée depuis la rentrée scolaire 2023, la 4ème année d’internat en médecine générale s’applique aux nouveaux internes. Jusqu’alors, le DES de médecine générale faisait exception avec un internat en 3 ans et 2 phases seulement.
Désormais, les étudiants concernés devront eux aussi passer par une 3ème phase de consolidation, d’une durée d’1 an, pendant laquelle ils exercent sous le statut de « docteur junior ».
Les étudiants concernés par le statut de docteur junior
Les docteurs juniors sont les étudiants de 3ème cycle entrant en phase 3, dite phase de consolidation, inscrits dans les filières suivantes :
- médecine,
- pharmacie (pour les étudiants inscrits en pharmacie hospitalière ou en biologie médicale)
- odontologie (pour les étudiants inscrits en chirurgie orale).
Selon vos choix de spécialité, la phase de consolidation pendant laquelle vous êtes docteur junior peut durer 1 ou 2 ans. Plus précisément, elle est de :
- 1 an pour les spécialités médicales (allergologie, dermatologie, gériatrie, gynécologie médicale, pédiatrie, psychiatrie, radiologie, urgentiste, etc.) ;
- 2 ans pour les spécialités chirurgicales (chirurgie maxillo-facial-stomatologie, chirurgie vasculaire, chirurgie viscérale et digestive, gynécologie obstétrique, neurologie, ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie, orthopédie, etc.).
Selon vos choix de spécialités, la validation du DES s’étend donc sur un nombre total de semestres variable, qui peut aller de 4 ou 5 ans pour les spécialités médicales, à 6 ans pour les spécialités chirurgicales.
L’inscription à l’Ordre
Dans les 3 mois suivant sa nomination, le docteur junior demande son inscription sur un tableau spécial, établi et tenu à jour par le conseil départemental ou national de l'Ordre dont il dépend (Ordre des médecins, Ordre des pharmaciens, Ordre des chirurgiens-dentistes). C’est en quelque sorte une pré-inscription, finalisée après l’obtention du DES.
Le docteur junior, entre autonomisation et responsabilisation
En tant qu’interne, vous êtes un praticien en formation. Dans cette phase de transition, entre consolidation des apprentissages et début de votre pratique en autonomie, vous disposez de ce statut particulier de docteur junior.
Bien que déjà docteur, en médecine ou en pharmacie, le docteur junior n’est définitivement qualifié dans sa spécialité et autorisé à exercer qu’après l’obtention du DES et son inscription définitive à l’Ordre dont il relève.
Les objectifs du docteur junior
Cette étape finale de votre internat vise à satisfaire peu à peu, les 3 objectifs suivants :
Supervisé par un praticien, le docteur junior vit une mise en autonomie progressive. Concrètement, vous exercez vos fonctions par délégation sous la responsabilité d’un médecin senior.
Le nombre, la nature et les conditions de réalisation des actes ainsi accomplis en autonomie supervisée, appelés à augmenter au fur et à mesure de votre parcours, sont stipulés dans votre contrat de formation.
Les responsabilités du docteur junior
L’objectif du statut de docteur junior est de parvenir progressivement à une pratique professionnelle autonome. Dans ce cadre, vous exercez des fonctions de :
+ le cas échéant, des actes de biologie médicale ou de missions de pharmacie hospitalière
Si la qualification de docteur junior ne vous confère pas le plein exercice de médecin ou de pharmacien, vos responsabilités s’apparentent donc, en bien des points, à celles du docteur senior. En effet, pour les actes réalisés en autonomie supervisée, le docteur en réfère au praticien responsable, mais il est seul.
Selon votre spécialité, vous pouvez même demander à participer au service de gardes et d’astreintes médicales.
La rémunération du docteur junior
Le docteur junior perçoit ce que l’on appelle des "émoluments forfaitaires", dont le montant est fixé par arrêté. En 2023, ils s’élèvent à 28 495 € bruts annuels.
S’ajoutent à ce montant :
- une prime d’autonomie, fixée à 5 000 € la 1ère année de la phase 3 de consolidation et 6 000 € la 2ème année,
- une indemnité forfaitaire d’hébergement de 300 € bruts par mois, versée aux docteurs juniors dont le stage ambulatoire est réalisé dans une zone sous-dense localisée à plus de 30 km de leur centre de formation.
Enfin, les gardes assurées par le docteur junior sont indemnisées 149 € brut pour 12 heures. Ce montant passe à 163 € brut lorsqu’elles sont effectuées le week-end ou les jours fériés.
Quelle assurance pour le docteur junior ?
En qualité de praticien en formation, vous êtes habituellement couvert par l’assurance de votre établissement pour les actes que vous réalisez dans le cadre de vos missions de docteur junior. Il ne s’agit toutefois que d’une couverture partielle, qu’il convient de compléter en souscrivant une assurance professionnelle complémentaire.
L’assurance Responsabilité Civile Professionnelle-Protection juridique de la MACSF est très complète pour les docteurs juniors.
Pleinement adaptée à votre nouveau statut, et offerte par la MACSF*, elle vous permet de bénéficier d’une défense pénale personnelle et indépendante de votre employeur.
Ainsi, l'assurance RCP(1) vous couvre si votre responsabilité est mise en cause par un patient qu’il vous faut indemniser personnellement :
- en cas de faute détachable du service (erreur de côté, surdosage à l’hôpital, abus de fonction en établissement privé, etc.) ;
- pour les actes réalisés en dehors de votre établissement (assistance sur la voie publique, soins prodigués à des proches) ;
- dans le cadre d’une condamnation au pénal (homicide ou blessures involontaires, non-assistance à personne en danger, etc.).
L’assurance Protection juridique(2) vous permet de bénéficier, quant à elle, de la recherche de solutions amiables ou judiciaires en cas de litige, et des informations juridiques, même en l’absence de litige.
Le saviez-vous ?
Le docteur junior, comme l’interne, peut être amené à remplacer un confrère. Renseignez-vous sur l'assurance prévue par la MACSF dans ce cas !