La téléconsultation en cardiologie : le point en images
Le nombre de téléconsultations a explosé en cardiologie pendant la crise sanitaire.
Aujourd’hui, même si la consultation en cabinet est redevenue la règle, la téléconsultation continue à être pratiquée, notamment pour le suivi des traitements en cours de patients déjà connus.
Retranscription de la vidéo
La télémédecine en cardiologie a-t-elle pris son essor ?
En effet, avec la crise sanitaire et les confinements, on a assisté à une explosion des téléconsultations.
Par exemple, la sécurité sociale avait envisagé qu'il y aurait à peu près un million de téléconsultations en 2020 et en fait ce chiffre a été atteint dès le mois d'avril. Avec la fermeture de nombreux cabinets médicaux, la téléconsultation a été le premier mode de contact entre cardiologues et patients.
Bien entendu, une fois les confinements terminés, les gens sont revenus en consultation présentielle. Pour autant, les gens, que ce soit les médecins ou les patients, ont pris cette nouvelle habitude, ou en tout cas, ont été sensibilisés à ce mode de communication.
Aujourd'hui l'utilisation de la téléconsultation va surtout se centrer sur le suivi des patients, de patients qu'on a déjà vus. Ça permet de faire un suivi des traitements en cours ou éventuellement l'analyse d'examens paracliniques que le patient a pu passer.
Il faut savoir aussi qu'effectivement aujourd'hui il y a une réelle appétence pour les toutes les applications numériques et ça rentre également dans le cadre de la médecine.
Avez-vous des recommandations concernant la téléconsultation ?
La première chose qu'il faut faire est d'avertir les patients qu'une téléconsultation ne remplace pas une consultation en présentiel mais qu'elle permet juste un premier contact, une première évaluation d'un état clinique.
Il faut également avertir qu'en cas d'urgence ressentie ou si jamais la téléconsultation n'arrive pas au bout du recueil de toutes les informations, on peut être amené à convertir cette téléconsultation vers une consultation en présentiel.
Pour optimiser la téléconsultation, tout comme une consultation classique, il est important de demander au patient de bien préparer cette consultation en envoyant au préalable les pièces médicales telles que la dernière ordonnance, la dernière analyse sanguine ou d'exploration paraclinique que le patient a en sa possession.
Y-a-t-il un avantage à la téléconsultation ?
Alors, s'il y a un avantage médico-légal à la téléconsultation c'est de permettre de tracer parfaitement la date et l'horaire de la consultation, en cas de litige.
Et la deuxième, c'est que, à l'occasion de cette téléconsultation, on peut échanger des documents avec le patient, que ce soit l'ordonnance numérisée ou le compte rendu donnant des consignes très claires et écrites.
Enfin, comme il y a des lacunes lors d'une téléconsultation, c'est à dire l'absence d'examen clinique complet, la réalisation d'un électrocardiogramme ou d'éléments comme ça. Il faut vraiment inviter le patient à revenir vers vous ou vers un service d'urgence si jamais il ressent un degré d'urgence ou l'absence d'amélioration dans les suites de la téléconsultation.
Que pensez-vous des échanges connectés entre confrères ou avec des patients ?
Quel que soit le mode d'exercice, il est important de se souvenir que tout stockage de données de santé doit se faire conformément aux règles RGPD et que l'on doit passer par des sites habilités au stockage de données. C'est les sites hébergeurs de données de santé, HDS.
Contrairement à une consultation ou une téléconsultation, tous les autres modes d'échange avec les patients ne permettent pas de voir la tête de son patient et de s'assurer de son identité. Au téléphone, on peut éventuellement reconnaître la voix de son patient. Pour tous les autres échanges, vous n'êtes jamais certain de l'identité de votre interlocuteur, ça peut être un tiers, ça peut être quelqu'un de sa famille, qui veut obtenir des informations donc il faut vraiment se garder de toute transmission d'informations très confidentielles.
Quel que soit le mode de cryptage, on n'est jamais certain de la fiabilité de son réseau numérique et le risque de piratage est une donnée vraiment réelle.
Enfin, il ne faut pas oublier que le jour où il aura un litige, le patient ou sa famille se serviront des échanges que vous avez pu avoir.
Donc soyez vraiment attentifs sur le langage utilisé ou sur la clarté de vos consignes.
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