Une sage-femme peut-elle demander une anesthésie péridurale à l’anesthésiste ?
Oui, l’article R. 4127-318 du code de la santé publique (CSP) liste les actes que la sage-femme peut réaliser et prévoit que :
"II. - La sage-femme est autorisée, au cours du travail, à effectuer la demande d’anesthésie loco-régionale auprès du médecin anesthésiste-réanimateur. Elle en informe le médecin gynécologue-obstétricien."
La sage-femme peut donc prendre l’initiative de la péridurale et en faire la demande directement auprès de l’anesthésiste, sa seule obligation à l’égard de l’obstétricien étant de l’informer de cette demande.
Évidemment, c’est l’anesthésiste qui reste responsable de la confirmation de l’indication de la péridurale et de sa réalisation.
Une sage-femme peut-elle mettre en place et retirer le cathéter de péridurale ?
La réponse à cette question se trouve à l’article R. 4127-318 du CSP.
Cet article autorise la sage-femme à procéder aux injections dans le cathéter de péridurale mis en place par le médecin, et à procéder à son retrait.
Si l’ablation du cathéter est donc autorisée, sa mise en place, ainsi que la première injection, demeurent du ressort exclusif du médecin.
Une sage-femme peut-elle surveiller le réveil d’une patiente césarisée ?
Selon l’article D. 6124-98 CSP :
"La surveillance du patient doit être mise en œuvre dans une salle de surveillance post-interventionnelle dont peut tenir lieu la salle de travail située dans une unité d’obstétrique, en cas d’anesthésie générale ou loco-régionale pour des accouchements par voie basse."
Cette dernière précision pourrait donc laisser penser que les accouchements par césarienne ne sont pas visés, et la surveillance du réveil ne pourrait donc, dans ce cas, être assurée en salle de travail.
De son côté, l’article D. 6124-101 CSP précise que :
"Les patients admis dans une salle de surveillance post-interventionnelle sont pris en charge par un ou plusieurs agents paramédicaux, ou sages-femmes pour les interventions prévues au 1º de l'article D. 6124-98, affectés exclusivement à cette salle pendant sa durée d'utilisation et dont le nombre est fonction du nombre de patients présents."
Il résulte de la combinaison de ces deux articles que pour les anesthésies locorégionales et générales pour les accouchements par voie basse, il est admis que la sage-femme prenne en charge la parturiente en salle de réveil.
Cela signifie, d’une part, qu’il n’est pas évident qu’une sage-femme puisse surveiller le réveil d’une patiente césarisée, et d’autre part, qu’en tout état de cause, la sage-femme doit être affectée exclusivement à cette salle, sans possibilité d’exercer une activité concomitante dans un autre secteur.
Il n'existe donc, dans les textes, aucune disposition permettant d'affirmer qu'en cas de césarienne, la salle de travail peut tenir lieu de salle de réveil, ni que la sage-femme peut surveiller le réveil.
Depuis novembre 2018, la surveillance post-interventionnelle est possible en chambre ou dans un espace spécifique adapté, mais à des conditions précises.