Le principe : une salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI)
Le principe général
Excepté pour les patients dont l'état de santé nécessite une admission directe dans une unité de soins intensifs ou de réanimation, la surveillance post-interventionnelle doit être réalisée dans une salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI), dont le Code de la santé publique détaille l’équipement, l’architecture et le personnel.
Article D6124-98 du Code de la santé publique (CSP)
L'intérêt ?
Disposer d’un lieu dédié, équipé pour faire face, si nécessaire, à des complications lors du réveil du patient.
Dans les maternités, la SSPI peut consister en une salle de travail située dans l’unité d'obstétrique (en cas d'anesthésie générale ou loco-régionale pour des accouchements par voie basse).
Il peut aussi s’agir d’une salle où sont pratiquées des activités de sismothérapie, sous réserve que les patients puissent bénéficier des conditions de surveillance équivalentes à celles des SSPI.
Une possibilité : la chambre ou un espace spécifique adapté
L'article D6124-98-1 précise que lorsque l’état de santé du patient le permet, la surveillance post-interventionnelle peut également être réalisée en chambre ou dans un espace spécifique adapté prévu à l’article D6124-302 régissant le secteur ambulatoire, sous réserve toutefois de la réunion de cinq conditions cumulatives :
- Une surveillance réalisée par un infirmier ou une infirmière dont les qualifications sont adaptées à ce type de surveillance.
- Une intervention sans incident peropératoire, sous anesthésie topique seule ou sous anesthésie locorégionale périphérique, sans anesthésie ni sédation intraveineuses associées. L’anesthésie générale et les péridurales ne sont donc pas visées par les nouvelles dispositions.
- Une décision de transfert direct du patient de la salle d’intervention vers la chambre ou l’espace spécifique adapté par le médecin anesthésiste-réanimateur ayant réalisé l’anesthésie de l’intervention, en accord avec le médecin ayant pratiqué l’intervention, conformément à une procédure écrite sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur.
- Des moyens disponibles pour la prise en charge immédiate d’une complication qui succède à l’anesthésie ou à l’acte ayant nécessité l’anesthésie, et utilisables sans délai, le cas échéant par la mise à disposition d’un chariot d’urgence accessible en permanence.
- La possibilité de joindre un médecin anesthésiste-réanimateur sans délai et selon une procédure écrite sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur, pour intervenir auprès du patient.
Que retenir de ces dispositions ?
Le principe reste une surveillance assurée en SSPI, qui offre les meilleures garanties de sécurité.
- Seuls certains patients, dont l’état de santé l’autorise, et dont l’intervention n’a été émaillée d’aucun incident, peuvent être surveillés en dehors d’une SSPI.
- Les cinq conditions énumérées à l’article D6124-98-1 CSP sont cumulatives.
Attention, le réveil des anesthésies et sédations intraveineuses est exclu de ces nouvelles dispositions. - Des moyens humains (infirmiers formés à ce type de surveillance) et matériels (moyens disponibles pour gérer une éventuelle complication) doivent être disponibles.
- Des procédures écrites sont obligatoires, sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur.
- Un médecin anesthésiste doit pouvoir être joint sans délai, comme dans les SSPI.
Quelles interrogations ?
Les effectifs infirmiers requis pour la surveillance, s’ils sont évoqués pour les SSPI (article D6124-101 CSP), ne le sont pas pour la surveillance en chambre ou dans un espace spécifique.
Le texte reste vague sur la qualification requise pour les infirmiers amenés à réaliser la surveillance en chambre ou en espaces adaptés.
Le texte vise les anesthésies topiques, qu’il fait rentrer de facto dans le cadre légal posé par les articles D6124-94 et suivants du CSP en matière de sécurité anesthésique. Or, les anesthésies topiques n’étaient pas concernées par les dispositions de ces textes, qui visent les patients dont l'état nécessite une anesthésie générale ou locorégionale.
Crédit photo : CHASSENET / BSIP