Étudiants en médecine : tout savoir sur la réforme des ECN

Le fonctionnement des ECN avant la réforme

Jusqu’en septembre 2023 et l’entrée en vigueur de la réforme, les étudiants en 6e année de médecine finissant leur second cycle étaient concernés par les ECN. 

Organisées à la fin de leur externat, les ECN consistaient à valider leurs connaissances via un examen permettant de les classer selon les notes obtenues à ces épreuves essentiellement théoriques. En fonction de leurs résultats et des vœux émis au préalable, les étudiants choisissaient leur spécialité.

Le calendrier des ECN positionnant les épreuves en fin d’année scolaire incitait les étudiants à se concentrer sur la partie théorique de leur cursus, plutôt que sur son volet pratique.

EDN et ECOS : quels changements pour les étudiants en médecine ?

L’arrêté du 30 septembre 2021 a modifié le régime des études médicales et l’organisation des épreuves classantes nationales. Il définit de nouvelles modalités d’examen pour les étudiants en fin de second cycle, avec une entrée en vigueur à partir de l’année universitaire 2023-2024. 

Depuis septembre 2023, les épreuves de fin d’externat se déroulent sur l’année scolaire complète et reposent sur 3 composantes :

• les EDN (épreuves dématérialisées nationales) intervenant en octobre et comptant pour 60% de la note finale ; 
• les ECOS (examens cliniques objectifs et structurés) organisés en mai et comptant pour 30% de la note finale ; 
• la note de parcours universitaire comptant pour 10% de la note finale et évaluant l’engagement de l’étudiant, son cursus, sa mobilité, son niveau d’anglais, ses stages, sa mobilité, etc. 

Contrairement au système des ECN qui donnait lieu à un classement unique, ce nouveau système prévoit différents classements, tenant compte du résultat de l’étudiant aux EDN, aux ECOS et de sa note de parcours universitaire.  

Une fois les classements obtenus, les étudiants formulent des vœux de ville et de spécialité.

Le recours à un algorithme permet ensuite de faire correspondre poste, spécialité et localité pour chaque étudiant, tel un processus de matching. 

EDN : nature, déroulé et format des épreuves

Représentant 60% de la note finale, les EDN remplacent les ECN en ce qui concerne la validation des connaissances théoriques, qui sont classées selon 3 catégories : 

• rang A : les connaissances utiles à tout médecin indépendamment de sa spécialité ; 
• rang B : les connaissances plus spécialisées utiles à l’interne ; 
• rang C : les connaissances de sur-spécialité ne figurant pas dans les attendus des EDN qui seront évaluées au cours de l’internat. 

Pour valider ses EDN, l’étudiant doit obtenir une note ​éliminatoire ​supérieure ou égale à 14/20 aux connaissances de rang A. Les étudiants ayant obtenu une note inférieure à 14/20 doivent repasser cet examen au printemps, avant les ECOS. S’ils obtiennent une note supérieure à 14, ils peuvent poursuivre leur parcours, mais pour les classements, c’est leur note initiale qui est retenue. Les étudiants n’ayant pu obtenir 14 ne pourront prétendre à l’internat et devront attendre l’année suivante pour se réinscrire.

Les modalités d’évaluation évoluent également. Aux QCM et dossiers progressifs (DP, dont le nombre de questions a été réduit à 367 items) s'ajoutent la réalisation de vignettes cliniques réalistes, des concordances de script, des « key-features problems (KFP)», des menus déroulants… 

Se déroulant sur 4 demi-journées ou 3 jours, les épreuves se répartissent ainsi :

• 3 épreuves de 3 heures avec chacune de 90 à 110 questions sous différents formats (mini-DP, KFP et questions isolées) ; 
• 1 épreuve de lecture critique d’un article (LCA) de 3 heures, incluant 2 articles assortis chacun de 13 à 17 questions.  

L’évaluation des compétences cliniques avec les ECOS

Autre évolution : le système des ECN ne prenait quasiment pas en compte les stages effectués par les externes. La réforme met en place un système permettant d’évaluer les compétences cliniques des étudiants avec la création des ECOS (examens cliniques objectifs et structurés). 

Comme l’indique l’arrêté du 2 septembre 2020, les ECOS visent à vérifier la capacité des étudiants à « développer un raisonnement clinique et à résoudre des problèmes. ». Les étudiants se préparent aux ECOS pendant toute la durée de leur second cycle. En mai de leur 5e année, ils sont évalués par un jury pluridisciplinaire sur les compétences suivantes : 

• procédure,
• éducation / prévention, 
• stratégie diagnostique, 
• communication interprofessionnelle, 
• urgence, 
• iconographie, 
• examen clinique, 
• stratégie pertinente de la prise en charge, 
• entretien/anamnèse,
• annonce et synthèse de résultats d’examens paracliniques. 

 

Les étudiants sont mis face à un examinateur qui joue un rôle et confrontés à un scénario issu d’une base de 350 situations créées par un Conseil scientifique. Les ECOS qui prennent la forme d’oraux organisés par chaque université se déroulent de manière simultanée partout en France à la fin du mois de mai. Au préalable, les étudiants passeront des oraux blancs dans le courant du mois de mars. 

Les épreuves des ECOS sont décrites comme étant des “stations”, scénettes ou encore mises en situation, en lien avec les compétences que doivent maîtriser les futurs praticiens. Ces épreuves visent à apprécier non seulement les connaissances, mais également les aptitudes comportementales des candidats face à une situation clinique.

L’étudiant doit obtenir une note minimale de 10/20 pour valider ses ECOS.

Le parcours de formation

En plus des EDN et des ECOS, les étudiants en sixième année devront présenter un dossier portant sur leur parcours de formation.

Cette note de parcours universitaire pourra rapporter jusqu’à 60 points aux candidats. L’objectif de ce dossier consiste à valoriser les projets et les activités scolaires et extrascolaires des étudiants. L’idée est de leur permettre de mettre en avant les compétences transversales acquises pendant leurs études.

Les éléments ainsi mis en avant pourront rapporter de 10 à 60 points maximum. Il pourra, entres autres, s’agir : 

• de la publication d’un article (10 points) ;
• de la validation d’un UE facultative supplémentaire (10 à 40 points) ; 
• de celle d’un master 2 (40 points) ; 
• d’une expérience professionnelle dans tous domaines (10 points pour 70h dans une limites de 30 points) ; 
• d’une certification en langue (C1 20 points, C2 30 points) ;  
• d’un stage Erasmus (40 points pour 6 mois et 60 points pour 12 mois).   

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