Crainte de récession aux États-Unis !
La dégradation de la conjoncture s'affirme et la peur d'une récession américaine met en état d'alerte les marchés globaux.
Les données sur le marché de l'emploi inquiètent : l'économie américaine a créé seulement 114 000 emplois en juillet, bien en dessous des prévisions de 175 000 et des 179 000 du mois de juin.
Concernant le taux de chômage, il s'est établi à son plus haut depuis la pandémie, passant de 4,1 % à 4,3 % en juillet (consensus à 4,1 %).
Les indicateurs de la croissance américaine sont également décevants. L'indice PMI manufacturier a chuté à 46,6 en juillet, nettement inférieur aux attentes de 48,8, reflétant la plus forte contraction de l'activité manufacturière aux États-Unis depuis novembre 2023.
La combinaison de ces faibles données économiques et des publications de résultats d'entreprises moins bonnes a fait ressurgir les craintes d'un ralentissement brutal de l'économie américaine, alors qu'un atterrissage en douceur était jusqu'à présent anticipé.
Du côté de la Fed, les taux directeurs ont été maintenus, comme anticipé, dans la fourchette de 5,25 % - 5,50 %.
En revanche, à la suite des données sur l'emploi, les investisseurs tablent désormais sur plus de 1,25 % de baisse de taux par la Fed d'ici la fin de l'année (contre moins de 0,75 % au début de la semaine dernière).
Enfin, bien que très rare, il n'est pas impossible que la Fed décide de baisser ses taux avant la réunion de septembre afin d'éviter d'aggraver la situation sur les marchés.
Focus économique en Europe
En zone euro, les données économiques sont mitigées : l'inflation de juillet ressort à 2,6 % en glissement annuel (contre des prévisions de stabilité par rapport au mois de juin à 2,5 %).
En revanche, le PIB du T2 est légèrement supérieur aux attentes, à +0,3 % par rapport au T1. En France, l'inflation de juillet ressort en hausse à 2,6 % après 2,5 %, mais est meilleure que le consensus qui était à 2,8 %.
Flight to safety !
Sur la semaine et ce lundi, les marchés se sont fortement dégradés dans un contexte où les investisseurs sont plus averses au risque, favorisant les obligations et l'or.
Les indices Stoxx 600 (Europe), le NASDAQ (valeurs technologiques américaines) et le Nikkei 225 (Japon) reculent respectivement de -2,92 %, -3,3 % et -4,7 % sur la semaine et de -2,2 %, -2,9 %, -12,4 % ce lundi.
Le vol vers les actifs moins risqués a conduit à une forte baisse des taux 10 ans allemands et américains de -23,4 points de base (bp) et -36,3 bp sur la semaine pour s'établir à 2,18 % et 3,79 %, respectivement.
Enfin, les crypto-monnaies encaissent le coup également, le bitcoin chute de -12,7 % ce lundi.
Forte baisse du CAC 40
L'indice parisien perd -3,54 % sur la semaine et affiche une performance de -3,86% depuis le début de l'année.
Société Générale (-14,26 %) suite à la publication de ses résultats, pénalisée par la baisse de sa prévision de marges nettes d'intérêt en 2024, Stellantis (-9,15 %) et STMicroelectronics (-9,11 %) ont enregistré les plus fortes baisses sur la semaine, tandis que Teleperformance (+4,44 %), Danone (+4,23 %) et Engie (+3,36 %) sont les plus fortes hausses.
Marchés des changes et des taux
L’euro gagne du terrain face au dollar à 1,0961 EUR/USD et le rendement de l’Etat français à 10 ans baisse à 2,98%.
Achevé de rédiger le 05/08/2024