Allemagne : Un plan record
Friedrich Merz, leader de la CDU et futur chancelier allemand, a annoncé un programme d'investissement historique qui acte l’abandon du conservatisme fiscal en Allemagne.
Ce programme vise à changer les règles constitutionnelles en s’affranchissant des règles nationales qui limitent le déficit budgétaire public.
Les dépenses pourraient être votées sans tenir compte du « frein à l’endettement ».
Le plan doit se traduire par des dépenses de près de 900 milliards d'euros dans les secteurs de la défense et des infrastructures sur les 10 prochaines années.
Ce « quoi qu’il en coûte » doit permettre de stimuler la croissance de l’Allemagne de 0,2 points en 2025 et 0,7 points en 2026 alors que les dépenses de défense sont actuellement estimées à 2,1% du PIB.
La discussion à Bruxelles autour du programme "ReArm Europe" pourrait entraîner une augmentation totale de 800 milliards de dollars des budgets de défense nationaux mais pose des questions de financement.
Depuis l’annonce de Friedrich Merz, les rendements obligataires des pays européens ont bondi, notamment ceux du Bund allemand (un record de 1990 a même été battu), reflétant une amélioration des perspectives de croissance mais aussi des inquiétudes sur l'augmentation de la dette publique.
La BCE, bien qu’ayant réduit de 25bp à 2,5% son taux directeur, pourrait mettre en pause ses prochaines baisses des taux dès avril.
L’euro s’est d’ailleurs renforcé fortement face au dollar sur la semaine passant de 1,04 à 1,08 EUR/USD.
Trump toujours aussi incertain
Le comportement imprévisible de Donald Trump sur les tarifs douaniers continue de peser sur les marchés financiers avec une chute des marchés des actions (S&P -3,6% sur la semaine, NASDAQ -4%).
Le président américain a suspendu pour un mois la hausse des droits de douane de 25% sur les importations canadiennes et mexicaines.
La décision finale ne sera pas connue avant le 2 avril, date de l’annonce de la politique commerciale américaine vis-à-vis de ses partenaires.
Ce climat continue de peser sur le moral des américains et alimente les anticipations de ralentissement de la croissance.
Les licenciements dans l’administration ont d’ailleurs atteint un chiffre record de 62 000 en février alors que les créations d’emplois non agricoles sont attendues à 160 000 contre 143 000 en janvier.
La Chine veut rester optimiste
Malgré la guerre commerciale, le gouvernement chinois reste confiant et maintient son objectif de croissance à 5% en 2025.
Les exportations ont progressé de 2,3% en glissement annuel, alors que les importations ont chuté de -8,4%, mettant en évidence la nécessité de renforcer la demande intérieure en soutenant la consommation des ménages.
Pékin prévoit un déficit budgétaire à 4% du PIB (contre 3% en 2024) et une inflation cible de 2% (contre 3 % en 2024).
L’inflation a d’ailleurs baissé plus qu’attendu en février à -0,7% (-0,4% attendu et +0,5% en janvier), mettant en évidence les craintes déflationnistes auxquelles font face les autorités chinoises.
Petite hausse du CAC 40
L’indice parisien termine la semaine en légère hausse de +0,11% et affiche une performance de 10,02% sur l’année. Thales (+23,51%) a porté le CAC 40 accompagné d’ArcelorMittal (+11,08 %) et d’Edenred (+10,92%). Le luxe a lourdement pénalisé la performance de l’indice sur la semaine : LVMH (-8,66%), Kering (-8,15%) et Hermès (-7,78%) terminent dans le rouge.
Marchés des changes et des taux
Le dollar est en net repli à 1,0835 et le rendement de l’État français à 10 ans monte fortement à 3,52%.
Achevé de rédiger le 10/03/2025