Etats-Unis : Les craintes inflationnistes de retour
La surprise aux Etats-Unis nous vient des prix à la consommation (CPI) qui sont en hausse en janvier, tout comme les prix à la production.
Les prix à la production progressent de +0,3% en glissement mensuel (vs +0,1% attendu), portés par les coûts des services (+0,6%).
La faiblesse de l’activité du mois de janvier peut paraître temporaire tant le deuxième semestre 2023 fut bon et l’indicateur de confiance des consommateurs reste bien orienté sur le mois de février, grâce entre autres à la solidité de l’emploi.
Les données d’inflation ont renforcé les craintes des investisseurs quant à la persistance de pressions inflationnistes.
Même si la croissance montre des signes de tassement, ces chiffres rappellent que la désinflation qui a été amorcée risque de ne pas être aussi rapide qu’attendue et qu’elle ne sera pas sans embûche.
De plus, la Commission européenne exprime ses inquiétudes quant aux écarts budgétaires en Europe et préconise une cessation rapide des initiatives visant à réduire les coûts énergétiques.
Cela renforce également les craintes liées au fait que l’inflation sous-jacente pourrait ralentir plus modérément en 2024 qu’en 2023, et rester au-dessus de la cible de la Fed.
Dans le contexte actuel, et dans l’attente des minutes de la Fed de ce jeudi, l’institution reste prudente dans l’optique de son programme de baisses de taux directeurs et semble attendre des signaux plus favorables de ralentissement sur la croissance et l’inflation.
La BCE optimiste mais prudente
La semaine dernière, la Commission Européenne a révisé à la baisse les perspectives de croissance de la zone sur l’année de -0,4 points, pour atteindre 0,8%.
Cette croissance modérée table sur une inflation projetée supérieure à 2% sur 2024 et qui devrait atteindre la cible des 2% en 2025.
L’économie européenne devrait profiter de la désinflation pour retrouver des couleurs cette année et les éléments se mettent en place pour une baisse progressive des taux directeurs.
Les faibles chiffres de l’activité doivent permettre de freiner la croissance des salaires et limiter l’inflation dans les services au cours des prochains mois, même si cette dernière reste encore soutenue.
La BCE demeure cependant prudente, bien que les derniers chiffres d’inflation continuent de surprendre à la baisse, et ne veut pas modifier ses taux de manière prématurée, insistant sur la dynamique salariale comme critère d’observation des mois à venir.
La Chine rassure un peu
Confronté à une récente crise de l’immobilier, le pays affiche des signaux plus favorables depuis le début de l’année.
Après une reprise compliquée et un confinement total du pays, les revenus du tourisme sont de retours aux niveaux prépandémiques.
Les voyages à Macao ont atteint un niveau record et les livraisons de produits alimentaires ont augmenté de plus de 30% en glissement annuel.
La demande domestique est également au rendez-vous avec une consommation qui se concentre sur les services.
Les mesures de soutien du gouvernement y sont pour quelque chose mais le rebond reste fragile, avec un niveau d’endettement élevé et des portefeuilles domestiques qui comptent en moyenne 70% d’immobilier.
Le CAC 40 en hausse
L’indice parisien progresse de 1,58% sur la semaine et affiche une performance de +2,98% depuis le début de l’année.
Un record historique à 7800 points a même été battu en séance.
Les trois valeurs les plus performantes sur la semaine sont Michelin (+7,63%), Eurofins (+6,79%) et Safran (+6,50%) tandis que Vinci (-2,50%), Airbus (-2,78%) et ArcelorMittal (-3,41%) ferment la marche.
Marchés des changes et des taux
L'euro est stable face au dollar à 1,076 EUR/USD tout comme le 10 ans français à 2.88%.
Achevé de rédiger le 19/02/2024.