Fed : Le temps est venu d’ajuster les taux
Vendredi dernier, lors d’une intervention à la conférence annuelle de Jackson Hole, le Président de la Fed, Jérôme Powell, a ouvert la porte à une première baisse des taux directeurs de la Fed dès septembre.
Il a déclaré « Time has come », sous-entendu, « Le temps est venu d’ajuster la politique” et a insisté sur les avancées concernant l’inflation ainsi que sur les risques pesant sur le marché de l’emploi.
Cette baisse a été confortée par des chiffres de l’emploi qui ont déçu avec un taux de chômage à 4,3% (vs 4,1% attendu) et une création d’emploi non agricoles assez largement en dessous des attentes.
Ces dernières données font état d’une récession possible, ce qui a accéléré la volonté de l’institution de baisser ses taux directeurs.
Les marchés semblent désormais anticiper un calendrier de baisses de taux plus agressif, avec 4 baisses de taux d’ici la fin de l’année et 1 point de baisse au total ainsi qu’une potentielle baisse de 50 bp (points de base) au moins une fois sur la période.
L’institution n’a pour l’heure pas fourni de calendrier ni de rythme de baisses des taux qui « dépendront des données publiées, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques ».
La BCE rassure mais reste prudente
Les dernières données de la zone euro ont été plutôt rassurantes et vont dans le sens d’une seconde baisse de taux dès septembre.
La croissance des salaires de la zone euro a ralenti nettement à 3,6% en glissement annuel au 2nd trimestre contre 4,7% au 1er trimestre.
Après deux fortes baisses, les PMI (mesure de l'activité économique) ont rebondi, portés par l’activité des services en France et le dynamisme autour des Jeux olympiques du mois d’août.
L’activité industrielle de la zone reste largement impactée, en particulier en l’Allemagne, qui pâtit de ses liens commerciaux avec la Chine.
Ces dernières données semblent confirmer une reprise graduelle de l’activité couplée à une lente désinflation.
La BCE veut donc continuer d’adopter une démarche prudente, même si le scénario de deux baisses de taux directeurs d’ici la fin de l’année reste d’actualité, avec un assouplissement monétaire graduel.
Équation toujours complexe au Moyen Orient
Alors que des espoirs de cesser le feu sont apparus autours d’Anthony Blinken, le conflit semble avoir pris une autre tournure avec la riposte du Hezbollah envers Israël qui fait suite à la mort de l’un ses commandant le 30 juillet dernier.
L’organisation a envoyé une centaine de roquettes ce dimanche ce qui n’a pour l’heure pas débouché sur une escalade du conflit.
Les cours du baril de pétrole continuent de se tenir à 79,5$/baril ce qui traduit un certain maintien de la situation dans la zone, bien qu’un embrasement du conflit dans la région ne soit pas entièrement exclu.
L’indice parisien progresse
Le CAC 40 gagne 1,71% et repasse dans le vert sur 2024 à +0,45%. Unibail (+5,93%), Accor (+4,60%) et Renault (+4,30%) affichent les plus fortes hausses tandis que seulement trois titres sont en légère baisse sur la semaine : Thalès (-1,00%), Engie (-0,35%) et Totalenergies (-0,27%). Les yeux seront rivés sur la publication de résultats du géant des semiconducteurs Nvidia qui interviendra ce mercredi.
Marchés des changes et des taux
Suite aux déclarations du président de la Fed, l'euro s’est logiquement apprécié face au dollar à 1,11 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans reste stable sur la semaine à 2,97%.
Achevé de rédiger le 26/08/2024.