La dette publique en question
En zone euro, l’attention est toujours portée sur les élections françaises à la fin du mois, le risque politique en France suscite des inquiétudes sur le niveau de la dette française en cas d’une victoire des extrêmes avec des déficits budgétaires bien plus importants et ce, d’autant plus que la France fait partie des pays intégrés à une procédure pour déficits excessifs (111% du PIB) de la part de l’Union Européenne comme Malte, la Hongrie, l’Italie, la Belgique, la Pologne et la Slovaquie.
De plus, l’activité du secteur privé ralentit fortement en juin suite à la publication des derniers indicateurs avancés PMI : le secteur manufacturier à 45,6 contre 47,9 attendus, après 47,3 en mai et pour le secteur des services 52,6 contre 53,5 attendus, après 53,2, en mai.
En revanche, la confiance des consommateurs s’est améliorée en juin, passant de -14,3 en mai à -14 en juin contre -13,6 attendu.
Christine Lagarde a déclaré que la BCE suivait de près la situation sur les marchés financiers, alors que la dette de la France est sous pression.
Cette semaine a aussi été marquée par plusieurs réunions de banques centrales européennes.
En Suisse, le ministère de l’économie relève légèrement sa prévision de croissance pour 2024 et anticipe désormais une croissance du PIB de +1,2% et la Banque Nationale Suisse a baissé ses taux directeurs de 25bp à 1,25% avec des prévisions d’inflation révisées à la baisse.
La Bank d’Angleterre a maintenu son principal taux directeur à 5,25% ouvrant la voie à une possible baisse des taux lors de la prochaine réunion.
Du côté des États-Unis, la production industrielle de mai ressort au-dessus des attentes à +0,9% contre +0,3% attendu, après une stagnation en avril.
Dans ce contexte, les marchés risqués ont continué de surperformer leurs homologues européens, le Nasdaq100 franchit les 20 000 points pour la première fois de son histoire (aidé par NVIDIA, devenant l'entreprise ayant la plus grosse capitalisation boursière, devant Microsoft avec une valeur de 3 340 milliards de dollars) en cette semaine écourtée : le 19 juin, marquant l’émancipation des esclaves depuis 1865, est un jour férié depuis 2021.
Marchés émergents en hausse
L’indice des actions émergentes a gagné +1,80% cette semaine. Taïwan a enregistré la plus forte hausse +5,18% à la faveur de l’essor de l’Intelligence Artificielle (IA) sur le secteur des semi-conducteurs.
Le Mexique, la Corée et la Chine ont également progressé, de +2,83%, +1,62%, et +0,93%, respectivement.
En revanche, le Brésil a perdu -0,32% et le marché indien a fini la semaine inchangée.
En Chine, la production industrielle de mai ressort en hausse à +5,6% sur un an contre un consensus à +6,2%, après +6,7% en avril.
Les ventes de détail ont-elles aussi augmenté de 3,7% en glissement annuel, dépassant les attentes de 3%.
En mai, les prix des logements ont baissé de -0,71% par rapport à avril, soit la plus forte baisse depuis octobre 2014.
De son coté, la banque centrale chinoise a maintenu sans surprise son taux de facilité à 1 an inchangé à 2,5%.
Léger rebond pour le CAC40
L’indice parisien se reprend légèrement +0,42% sur la semaine à 7 628 points et enregistre désormais une performance de 1,13% depuis le début de l’année. Côté valeur, Kering affiche la meilleure performance de l’indice (+5,07%), suivi d’Edenred (+4,21%) et Unibail Rodamco (+4,14%). Les valeurs les plus pénalisées sont Carrefour (-5,30%), STMicroelectronics (-4,33%) et Dassault Systèmes (-2,32%).
Marchés des changes et des taux
Sur la semaine, l'euro se déprécie face au dollar à 1,0697 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans est stable à 3,20%.
Achevé de rédiger le 24/06/2024.