La Fed temporise
La croissance américaine continue d’afficher une certaine robustesse avec une révision des données (+3,4% contre +3,2% attendu) portée par la consommation des ménages et un ISM manufacturier qui repart à la hausse en mars (50,3 vs 48,3 attendu grâce aux nouvelles commandes et à un rebond de la production).
La confiance des ménages est au plus haut depuis mi 2021 et le rythme de désinflation a ralenti depuis le début d’année, posant question sur la convergence de l’inflation vers la cible de 2% bien que les anticipations d’inflation de long terme aient baissé.
En effet, les prix des services (+3,9% en glissement annuel en janvier) peinent encore à ralentir notamment en raison des salaires et du logement.
Le marché a aussi bénéficié du discours relativement accommodant du président de la Fed qui semble ne pas voir d’urgence à ce que l’institution baisse rapidement les taux directeurs.
Les signaux restent cependant positifs selon lui, avec des données PCE (rapport sur les dépenses des ménages) qui ralentissent et devraient permettre à l’institution de baisser les taux directeurs à partir du mois de juin.
La vigilance reste de mise concernant le marché de l’emploi, avec des salaires qui continuent de progresser et d’alimenter durablement l’inflation.
L’Europe tout en douceur
La confiance des ménages et des entreprises montre une amélioration de la situation conjoncturelle très graduelle après plus d’un an de stagnation en Europe.
Celle-ci est également portée par une perspective de baisses des taux, bien que la BCE reste attentive à la croissance des salaires qui reste un enjeu majeur dans un objectif de ralentissement de l’inflation.
La Banque de France a tout de même confirmé un ralentissement de la boucle « prix-salaires » avec une augmentation moyenne des salaires qui se situe à 3,5% contre 5% l’année dernière.
La dynamique de croissance salariale tend à favoriser le repli de l’inflation et la thèse d’un ralentissement économique en douceur qui ouvre la possibilité d’une baisse des taux directeurs en juin.
Chine : Une lueur d’espoir ?
L’activité poursuit sa reprise en Chine avec des indices PMI en hausse sur le mois de mars, portés par les annonces gouvernementales de soutien à l’activité.
Bien que les PMI des services restent dans une situation défavorable, le secteur manufacturier poursuit lui son rebond (à 50,8 contre 49,1 en février), grâce à une accélération des nouvelles commandes et la demande à l’export.
L’atteinte des objectifs de 5% de croissance en 2024 fixés par le gouvernement semble délicat tant certains secteurs tels que l’immobilier paraissent sinistrés.
La croissance devrait se figer à des niveaux plus faibles que par le passé.
Le CAC 40 bat de nouveaux records
Sur la semaine, l’indice parisien a clôturé à 8,205 points ce jeudi, nouveau record historique. Il termine la semaine à +0,66% et affiche désormais une performance annuelle de +8,78%. Eurofins (+5,58%), BNP (+4,87%) et Crédit Agricole (+3,10%) affichent les plus fortes hausses de la semaine, tandis que Schneider (-3,85%), Stellantis (-2,34%) et Dassault Systèmes (-1,44%) ferment la marche.
Marchés des changes et des taux
L'euro est en légère baisse face au dollar à 1,07 EUR/USD et le rendement de l’Etat français 10 ans est en forte hausse sur la semaine à 2,92%.
Achevé de rédiger le 02/04/2024