A retenir
Le chirurgien esthétique ne peut être astreint à une obligation de résultat même s’il s’agit d’interventions non curatives.
En effet les textes et la jurisprudence sont clairs et parfaitement logiques ; en matière d’actes à visée esthétique, l’obligation du professionnel de santé est une obligation de moyens, comme pour les autres actes médicaux qu’il pratique, puisque :
- Tout d’abord, ils sont réalisés sur le corps humain et donc soumis à des réactions imprévisibles.
- Ensuite, la médecine n’est pas une science exacte et toujours sujette à aléa thérapeutique.
- Enfin, le "résultat" d’un acte esthétique est obligatoirement apprécié de manière différente, car subjective, selon les personnes. La responsabilité ne peut pas être fondée sur un "sentiment".
Toutefois, la jurisprudence apprécie l’obligation de moyen de façon plus stricte en matière de chirurgie esthétique que dans le cadre de la chirurgie classique, dans la mesure où la chirurgie esthétique vise non pas à rétablir la santé mais à apporter une amélioration et un réconfort esthétique à une situation jugée insupportable par le patient. C’est pourquoi l’obligation de moyen est dite "renforcée".
En effet, l’intervention doit rester proportionnée au regard de l’importance de la disgrâce constatée. Enfin, le praticien doit veiller à ce que les séquelles opératoires ne dépassent pas le défaut esthétique initial.