Comment fonctionnent les centres antipoison et de toxicovigilance ?
Une équipe spécialisée en toxicologie est présente 24h/24 dans chacun des 8 centres antipoison et de toxicovigilance français pour répondre à des appels concernant les intoxications notamment aiguës.
Dans la salle dédiée à la réponse téléphonique à l’urgence (RTU), une des grandes missions du centre antipoison permet à une équipe de toxicologues de répondre aux appels du public, des professionnels de santé (médecins urgentistes, intensivistes et réanimateurs, pharmaciens, médecins généralistes, médecins spécialistes en santé au travail…). Cette équipe est constituée de toxicologues cliniciens de formation initiale médecine ou pharmacie, d’internes et étudiants hospitaliers, d’infirmiers spécialisés en réponse toxicologique et d’assistants administratifs.
Ils se répartissent sur le territoire en fonction de zones prédéfinies*.
A chaque appel, un avis toxicologique sera fourni permettant d’évaluer le risque toxique et de préciser la prise en charge souhaitable du patient.
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Complémentaire des SAMU-Centre 15 qui sont contactés prioritairement pour les détresses, l’équipe de toxicologues créera un dossier médical, recueillera les éléments sur le terrain, les circonstances précises, le toxique incriminé (qu’il soit industriel, domestique, médicamenteux, récréatif, végétal, animal, de guerre…), la chronologie, les effets…
Plus les éléments sont précis, plus la réponse est précise.
La base de données toxicologiques, une aide précieuse pour orienter la prise en charge
Ce travail est facilité par la notification obligatoire pour les industriels, de la composition exacte des produits. Seuls les centres antipoison et de toxicovigilance ont accès à ces informations confidentielles.
Les centres antipoison et de toxicovigilance ont également accès à un système d’information, la base nationale des cas d’intoxications.
- Cela permet d’une part d’avoir très rapidement accès à une importante base de données toxicologiques en lien direct avec le cas que l’on est en train de traiter afin d'apporter rapidement une réponse experte à son interlocuteur : un conseil, la description de symptômes susceptibles d'apparaître, une mise en garde ou l’orientation vers une prise en charge…
- D’autre part, cet outil est une banque qui permet, par son action de recensement, une veille sanitaire très rigoureuse sur les risques émergents de certains produits, médicamenteux ou non.
La toxicovigilance, une mission essentielle
Toutes les demandes traitées font l’objet d’un dossier dans lequel sont consignées la gravité du cas et l’imputabilité du produit en question.
Un suivi de la majorité des cas est réalisé par téléphone ou SMS auprès du patient ou du praticien afin de pouvoir s’assurer de l’évolution favorable dans le cadre de la toxicovigilance.
Cette toxicovigilance est assurée en étroit partenariat régional avec les Agences Régionales de Santé (ARS) et, au niveau national, avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), Santé Publique France et la Direction Générale de la Santé.
Par exemple, des programmes de surveillance syndromique par ces autorités de tutelles ont été mis en place.
Les centres antipoison et de toxicovigilance permettent de répondre également aux professionnels de santé sur l’utilisation d’antidote et guider les professionnels de l’urgence sur la prise en charge aiguë des intoxiqués ou d’orienter le diagnostic face à des syndromes graves inexpliqués où la piste toxicologique est évoquée.
Les 8 centres antipoison et de toxicovigilance
et leur zone de compétence
Pour en savoir plus
Rendez-vous sur le site de l'Association des centres antipoison et de toxicovigilance français.