Aides-soignants : un métier en pleine évolution
Tout secteur confondu, les établissements continuent d’éprouver des difficultés à recruter des aides-soignants, un métier en tension depuis plus d’une décennie.
Dans le secteur privé, en 2021, 15 483 postes d’AS, soit 9,2%* de l’effectif total, restaient vacants.
L’enquête d’avril 2022 sur la situation RH de la Fédération Hospitalière de France** souligne, par ailleurs, que si les établissements publics ont enregistré une hausse moyenne de 3% de leurs effectifs entre 2019 et 2021, cette augmentation n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants d’aides-soignants.
Face à ce constat et à la difficulté de recrutement de nouveaux professionnels, le gouvernement a engagé depuis 2015, une réflexion pour renforcer l’attractivité du métier et répondre aux besoins en personnel des établissements.
Un décret paru en juin 2021 introduit des changements aussi bien dans la formation des aides-soignants que dans la définition de leurs missions.
De nouvelles dispositions parues en juillet 2023 viennent le compléter en élargissant les passerelles accessibles aux aides-soignants.
La formation pour obtenir le Diplôme d'Etat d'Aide-Soignant (DEAS)
L’arrêté du 10 juin 2021 facilite l’accès aux Instituts de Formation d’Aides-Soignants (IFAS) :
- Il met en place une rentrée multiple, avec une session en janvier et une autre septembre.
- Il acte également l’augmentation du nombre de places à partir de la rentrée 2021 en IFAS avec un objectif de doublement des entrées en formation d’ici 2025. Un levier qui vient s’ajouter à la suppression du concours d’entrée en IFAS en décembre 2020 et vise à attirer davantage d’étudiants.
- Le recrutement s’effectue désormais hors Parcoursup. Il ne dépend plus de la réussite à un concours, mais consiste en l’examen d’un dossier et en un entretien avec un jury.
Le cursus pour l’obtention du Diplôme d’État d’Aide-Soignant (DEAS) passe de 41 à 44 semaines et continue de mêler cours théoriques et stages, tandis que le DEAS passe au niveau 4 du cadre national des certifications professionnelles (au lieu du niveau 3 auparavant).
Aide-soignant : un accès facilité à la formation d’IDE
Depuis la parution de l’arrêté du 3 juillet 2023, les AS ayant exercé au moins trois ans à temps plein sur la période des cinq dernières années peuvent postuler pour entrer directement en 2e année de formation d’un institut de formation en soins infirmiers (IFSI).
Après avoir fait valoir auprès de leur employeur leur droit à la formation professionnelle continue, les aides-soignants suivent et valident un parcours spécifique de formation de trois mois avant d’intégrer un IFSI en étant dispensés de la 1re année.
Les nouvelles compétences des aides-soignants
Les référentiels de formation et de certification des étudiants en vue de l’obtention du DEAS évoluent eux aussi pour permettre aux aides-soignants de mieux répondre aux exigences actuelles dans le domaine de la santé.
Ces changements sont tournés vers une meilleure prise en charge d’une population vieillissante et une aide au maintien à domicile de certains patients.
Concrètement, en IFAS, les futurs aides-soignants sont désormais formés à des soins et actes qui entrent dans les thématiques suivantes :
- Accompagnement et soins de la personne dans les activités de sa vie quotidienne ;
- Appréciation de l’état clinique de la personne et mise en œuvre de soins adaptés en collaboration avec l’équipe soignante ;
- Information et accompagnement ;
- Entretien d’environnement immédiat de la personne et des matériels liés aux activités de soins et en équipe pluri-professionnelle et, traitement des informations liées aux soins.
- Travail en équipe pluri-professionnelle et traitements des informations liées aux activités de soins, à la qualité/gestion des risques
Les aides-soignants ont gagné en autonomie
Avec la publication du décret du 23 juillet 2021 relatif à la réalisation de certains actes professionnels par les infirmiers et autres professionnels de santé, les aides-soignants ont également gagné en autonomie.
L’article R4311-4 du Code de la santé publique dispose ainsi que :
« L'infirmier ou l'infirmière peut également confier à l'aide-soignant ou l'auxiliaire de puériculture la réalisation, le cas échéant en dehors de sa présence, de soins courants de la vie quotidienne, définis comme des soins liés à un état de santé stabilisé ou à une pathologie chronique stabilisée et qui pourraient être réalisés par la personne elle-même si elle était autonome ou par un aidant. »
Les aides-soignants peuvent donc à présent travailler en dehors de la présence d’un infirmier, mais sous certaines conditions :
- L’infirmier continue de coordonner les soins ;
- Les soins et actes effectués sont liés à un « état de santé stabilisé ou à une pathologie chronique stabilisée » ;
- La réalisation de ces soins ne concerne que les structures médico-sociales et ne peut se faire dans les établissements de soins (CHU, clinique…)
A-S : évolutions de salaire et de carrière
Dans le cadre du Ségur de la santé et avec la création du corps des aides-soignants dans la Fonction Publique Hospitalière (FPH), leur statut a ainsi évolué :
- L’aide-soignant est désormais défini comme un professionnel de santé collaborant aux soins infirmiers.
- Titulaire du DEAS, il est recruté par concours dans les établissements médico-sociaux.
- Il suit alors les évolutions de carrière conformes à son corps, classé en catégorie B et qui comprend 2 grades de 12 et 11 échelons chacun.
L’extension de la prime de soins critiques aux aides-soignants
Unité de réanimation néonatale, soins intensifs et unités de surveillance continue : les aides-soignants exerçant dans les services de soins critiques bénéficient, depuis la parution du décret du 23 décembre 2022, d’une prime en soins critiques fixée à 118 € mensuels.
Un coup de pouce qui contribue à améliorer l’attractivité du métier, pour pallier les manques de personnel.
Pour en savoir plus et suivre ces évolutions, rendez-vous sur notre rubrique infos dédiée aux aides-soignants.

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*Baromètre de l’opérateur de compétences (Opco) santé, réalisé à partir des données de 2021 issues d’une enquête auprès des établissements adhérents à l’Opco.
**Enquête FHF, Situation RH, avril-mai 2022.