L’économie américaine vacille
La pression commerciale a atteint un nouveau sommet, Donald Trump ayant désormais l'Union Européenne dans son viseur. Jeudi, le président américain a menacé d'imposer des droits de douane de 200 % sur les importations européennes de spiritueux et de vins. Il a aussi envisagé de doubler les droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens avant d'y renoncer. Cette escalade a ravivé les craintes concernant la croissance économique et l'inflation aux États-Unis.
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a toutefois minimisé les inquiétudes liées à la baisse du marché boursier, qualifiant de "saine" la correction observée à Wall Street. La semaine s'est finalement terminée sur une note positive, avec des gains pour les indices majeurs : le S&P 500 a progressé de 2,13 % et le Nasdaq de 2,49 %. Parallèlement, l'inflation américaine (mesurée par l'IPC) a ralenti un peu plus que prévu en février, confirmant que le rebond inattendu de l'inflation observé en janvier était exagéré et que le processus de désinflation se poursuit.
L’Europe se prépare à augmenter ses dépenses
Un accord sur le plan d'infrastructure et d’armement allemand a été conclu avec les Verts. Parallèlement, les négociations sur l'Ukraine progressent sans garanties concrètes. Bien que l'Ukraine ait accepté un cessez-le-feu de 30 jours avec les États-Unis en Arabie Saoudite, le Kremlin a retardé les discussions.
Du côté de la zone euro, la bonne nouvelle de la semaine vient de la production industrielle, qui a rebondi de 0,8 % en janvier, après une révision à la baisse de la contraction de décembre, qui s'est finalement établie à -0,4 % au lieu de -1,1 % comme estimé initialement. Ce rebond reflète en partie une amélioration de la demande intérieure de biens de consommation. Mais c’est aussi en grande partie des anticipations d'une augmentation de la production avant l'entrée en vigueur de nouvelles hausses de droits de douane. De son côté, la Banque centrale européenne continue de réduire son bilan tout en adoptant une approche prudente dans la gestion des liquidités.
La Chine reste sous pression
En Chine, le taux de chômage a atteint 5,4 % en février, son plus haut niveau en deux ans, avec environ 17 % de la jeunesse au chômage. En revanche, les ventes au détail ont augmenté de 4 % sur un an en janvier et février, et la production industrielle a progressé de 5,9 % sur la même période.
Le marché chinois demeure sous pression, avec l'incertitude géopolitique, notamment les tensions commerciales avec les États-Unis, pesant sur les perspectives de croissance. L'inflation, mesurée par l'indice des prix à la consommation (CPI), a légèrement augmenté de 0,7 % en février, principalement en raison du rebond de la consommation pendant les vacances du Nouvel An lunaire. Bien que cette hausse soit un signe positif face à la déflation, elle reste modeste.
Consolidation du CAC 40
Dans la continuité de la semaine précédente, les marchés européens ressortent en baisse sur la semaine, CAC 40 (-1,14 %), avec une performance de 9.10% depuis le début de l’année. Thales (+5,66 %), L’Oréal (+2,04 %) et Engie (+2,01 %). Kering a fortement tiré l’indice vers le bas, avec une performance de (-10,22 %) en raison de la nomination controversée de Demna comme directeur artistique de la maison, accompagné de Téléperformance et Pernod Ricard, (-6,53 %) et (-6,08 %) respectivement.
Marchés des changes et des taux
Après quelques fluctuations, le dollar se déprécie un peu plus face à l'euro, 1.0875, tandis que le rendement de l'État français à 10 ans atteint 3.55 % ce lundi.
Achevé de rédiger le 17/03/2025