Les cartes sont rebattues aux États-Unis
La faible décélération de l’inflation continue de perturber les anticipations de baisses de taux directeurs.
L’inflation américaine en février s’est établie à +3,2% en glissement annuel, légèrement supérieure aux 3,1% attendus par le marché. En outre, la publication des prix à la production (PPI), à +0,6% d’un mois sur l’autre, soit le double des prévisions, a fini par entraîner une hausse significative des taux à long terme aux États-Unis et en Europe (+15bp). Ces tendances pourraient inciter la Réserve Fédérale à adopter une approche plus patiente en matière d’adoucissement de politique monétaire. Parallèlement, la décélération des salaires, une composante plus lourde de l’inflation, reste aussi très graduelle, avec une hausse de +5% en glissement annuel, montrant que le marché de l’emploi est encore résistant.
A contrario, les ventes au détail aux États-Unis ont été inférieures aux attentes, avec une progression de +0,6% en variation mensuelle par rapport à la prévision de +0,8% attendue. La statistique « Retail Sales Control Group », utilisée pour calculer la consommation des biens dans le PIB, est restée inchangée en février, alors qu’une augmentation de +0,4% était anticipée. Ces données soulignent une faible dynamique de la consommation en ce début d’année, ce qui corrige quelque peu la forte croissance observée à la fin de 2023. Pour rappel, les investisseurs attendaient 6 à 7 baisses de taux en ce début d’année, alimentant à la hausse les marchés actions, néanmoins, ces attentes ont été ramenées à 3 baisses, justifiant moins les nouveaux records des marchés.
Nouveaux records en Europe
En Europe, malgré le mouvement haussier sur les taux et les discussions entre les membres de la BCE sur la trajectoire encore incertaine de la politique monétaire, les marchés actions continuent d’inscrire de nouveaux plus hauts. Le principal catalyseur demeure la saison des résultats annuels en cours, avec désormais plus de 70% des entreprises ayant publié leurs chiffres. Bien que les résultats soient relativement décevants (seulement 44% des entreprises ont dépassé les attentes sur leurs bénéfices, contre une moyenne de 53% sur les dernières années), les réactions sur les marchés restent positives à la suite des publications.
Du côté des banques centrales, la BCE a laissé inchangé le taux de réserve obligatoire des banques à 1%
Elle et va réduire à compter de la fin de l’été 2024, l’écart entre son taux de dépôt et le taux principal de refinancement (à 15bp vs 50bp actuellement) dans le but d’inciter les banques à faire leurs demandes de prêts hebdomadaires auprès de la BCE, réduisant la volatilité des marchés monétaires.
Sur le plan économique, les chiffres de la production industrielle de janvier ont largement déçu (-6,7% sur un an contre -2,9% d’attendu). En France, l’inflation a suivi le même parcours qu’aux USA (sorti à +3,2% vs attentes à +3,1%), tandis qu’en Allemagne, les données sont conformes aux attentes.
Un nouveau sommet pour le CAC 40
Le CAC 40 continue de grimper de 1,70% sur la semaine, à 8,164 points, soit une performance annuelle de +8,23%. Les valeurs enregistrant les plus fortes hausses sont Renault (+8,19), Accor (+4,75%) qui a remplacé Alstom dans le CAC 40 et TotalEnergies (+4,05%) tandis que les valeurs les plus pénalisées sont STMicroelectronics (-4,73%) suite à la pression du gouvernement chinois en faveur des puces locales pour la production des voitures électriques, suivies par Vinci (-1,30%) et Unibail (-1,27%).
Marchés des changes et des taux
L'euro reste stable face au dollar à 1,09 EUR/USD et le rendement de l’État français 10 ans est en hausse sur la semaine à 2,87%.
Achevé de rédiger le 18/04/2024.