La Fed dans l’attente
Le marché de l'emploi aux États-Unis reste robuste, avec un taux de chômage qui baisse à 3,8 % en mars, en dessous des prévisions, et une création de 184.000 emplois. Cette solide dynamique renforce la position de la Réserve fédérale, qui pense que l’économie américaine ne montre pas encore de signes de ralentissement significatifs.
Cependant, malgré cette vigueur, les hausses salariales semblent se stabiliser, ce qui contribue à atténuer les pressions inflationnistes. Cette tendance à la modération salariale (+0,3% en glissement mensuel), couplée à une productivité accrue et à une normalisation progressive du marché du travail, doit permettre à l'inflation de se maintenir à des niveaux contrôlables.
Ainsi, bien que la perspective de réductions de taux d'intérêt demeure, la Fed veut adopter une approche prudente et attendre de voir comment l'économie évolue.
Neel Kashkari, le Président de la Fed de Minneapolis, a même évoqué la possibilité d’une baisse des taux à compter de l’année prochaine. Aussi, les emprunts d’État sont délaissés, ce qui provoque une nouvelle hausse de leur rendement :
Celui du titre américain à 10 ans est passé au-dessus de 4,40%.
Les chiffres d’inflation américains publiés ce mercredi seront scrutés avec attention par la Fed et l’ensemble des investisseurs.
L’OPEP reste prudent
Malgré la hausse notable du prix du Brent, atteignant près de 90$/baril pour la première fois depuis octobre 2023, l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) adopte une approche prudente en maintenant le statu quo.
Le comité technique de l'OPEP+ a réaffirmé son engagement à respecter les quotas de production existants. Cette décision vise à apaiser les inquiétudes des investisseurs dans un contexte géopolitique à haut risque. D'une part, les tensions entre la Russie et l'Ukraine se sont intensifiées, avec des attaques de drones ukrainiens ciblant les installations pétrolières russes depuis mi-mars.
D'autre part, au Moyen-Orient, des frappes israéliennes ont touché l'ambassade d'Iran en Syrie.
La stratégie d'attente de l'OPEP+ doit permettre de limiter la baisse des cours dans les semaines à venir et un maintien à court terme du Brent à 90$/baril.
L’or de tous les records
Les prix des matières premières connaissent une augmentation globale.
En 2024, l'or est en hausse de 12,7% et atteint des records, porté par son statut de valeur refuge dans un contexte mondial incertain.
De même, le cacao a enregistré une hausse de 122,3%, principalement due à des conditions de récolte défavorables.
Ces hausses contribuent à l'inflation, exerçant une pression sur les différentes économies. Toutefois, certains produits dérogent à cette tendance haussière, notamment le nickel, le manganèse et le lithium, utilisés dans les batteries de voitures électriques, dont les prix ne montrent pas de signes de redressement significatif après une forte baisse l’année précédente. Cette situation, associée à des surplus de production, sont autant de défis auxquels devront faire face les producteurs automobiles dans les années à venir.
Le CAC 40 recule
Le CAC 40 perd 1,76% sur la semaine et affiche une performance +6,86% sur l’année. Stellantis (-6,57%), l’Oréal (-5,92%) et Pernod Ricard (-5,87%) affichent les plus fortes baisses de la semaine, tandis que Renault (+6,12%), Total Energies (+5,25%) et Crédit Agricole (+2,09%) sont en hausse.
Marchés des changes et des taux
L'euro se renforce face au dollar à 1,08 EUR/USD et le rendement de l’État français 10 ans est en hausse de 0,11% sur la semaine à 2,92%.
Achevé de rédiger le 09/04/2024.