TND / TDAH : de quoi s'agit-il ?
Les TND sont des perturbations du développement cognitif ou affectif de l’enfant qui entraînent un retentissement important sur le fonctionnement adaptatif scolaire, social et familial.
Cela inclut notamment les :
- troubles du développement intellectuel (TDI),
- troubles de la communication,
- troubles de la coordination,
- troubles de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH),
- troubles d’acquisition du langage oral,
- troubles spécifiques des apprentissages (troubles "dys"),
- troubles du spectre de l’autisme (TSA),
- les autres TND spécifiés ou non (ex : TND associé à une exposition prénatale à l’alcool…).
Je suis "Dys" ou "TDAH"
La HAS précise que ce sont des troubles encore mal connus, sous-diagnostiqués et mal perçus mais aux conséquences sociales importantes. Un médecin peu ou pas formé au repérage des signes cliniques peut passer à côté du diagnostic.
Voici quelques idées reçues :
NON :
- Le TDAH ne résulte pas d’une "mauvaise" éducation.
- Le TDAH ne disparaît pas systématiquement à l’âge adulte.
OUI :
- Une prise en charge précoce et adaptée améliore le quotidien des patients et prévient les complications.
- Le TDAH n’est pas une maladie.
- Le doute des parents ne doit pas être banalisé.
- L’utilisation de grilles spécifiques de repérage est une démarche recommandée.
- Le TDAH est deux fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles.
- En France, le méthylphénidate est le seul traitement médicamenteux autorisé pour le TDAH.
Troubles DYS/TDAH : les comprendre, les accompagner
Les recommandations de la HAS sont destinées :
- aux médecins spécialisés dans les troubles du neurodéveloppement (neuropédiatre ou pédopsychiatre) ;
- aux professionnels intervenant auprès d’enfants et d’adolescents ;
- aux aidants qualifiés ;
- aux professionnels socio-éducatifs ;
- aux professionnels de l’Éducation nationale.
La HAS précise que le médecin "spécialisé dans le TDAH" a une connaissance du développement normal et pathologique de l’enfant et de l’adolescent tant sur le plan neurologique, psychomoteur, affectif, psychologique que cognitif.
Il peut ainsi poser le diagnostic de TDAH.
Une actualisation régulière des connaissances sur le TDAH et les TND est nécessaire.
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Un projet thérapeutique à co-construire avec les parents et l’enfant
Pour poser un diagnostic clinique précis et proposer des solutions adaptées, cinq étapes doivent être respectées :
- L’entretien clinique de l’enfant en présence des parents et l’examen clinique de l’enfant (éléments à faire figurer dans le dossier médical).
- L’élimination du diagnostic différentiel.
- La conformité des signes observés chez l’enfant avec les principales classifications internationales actuelles (CIM-11 et DSM-5-TR).
- L’identification de troubles associés somatiques et psychiatriques.
- L’évaluation du retentissement sur les apprentissages, la scolarité, la vie familiale et sociale.
Cette approche collaborative permet de :
- personnaliser le projet en fonction de l’enfant,
- prendre en compte les attentes et contraintes des parents,
- bénéficier de l’expertise de professionnels.
Les approches thérapeutiques de la prise en charge des TDAH
Les solutions non médicamenteuses
La HAS précise que les professionnels doivent proposer systématiquement des solutions non médicamenteuses individuelles comme :
- La mise en place d’une psychoéducation, de programmes d’entraînement aux habiletés parentales (PEHP) et/ou d’une éducation thérapeutique du patient (ETP).
- Un accompagnement scolaire et pédagogique (MDPH, AESH, aménagements…).
- Des thérapies comportementales, cognitives et émotionnelles (TCCE).
- Une évaluation du mode de vie de l’enfant (troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire, absence d’activité physique, usage des écrans…).
Le traitement médicamenteux
Un traitement médicamenteux peut également être proposé en fonction de l’âge et de l’intensité des troubles :
- Avant l’âge de 6 ans, les traitements psychostimulants n’ont pas reçu l’AMM pour le TDAH et ne seront délivrés que dans les cas les plus sévères par une équipe spécialisée de niveau 2.
- À partir de 6 ans, le traitement par méthylphénidate est recommandé si les mesures non médicamenteuses s’avèrent insuffisantes. En France, seuls les psychiatres, pédiatres et neurologues peuvent prescrire et renouveler des psychostimulants. Cependant, face aux difficultés d’accès à ces spécialistes, la HAS indique qu'il est envisagé d’élargir la prescription à tout médecin spécialisé du TDAH.
Une nouvelle loi facilitatrice pour le repérage et l’inclusion scolaire
La nouvelle loi publiée au Journal officiel du 16 novembre 2024 améliore sensiblement les conditions de scolarisation des enfants, permet une meilleure identification des TND par des professionnels formés à ces pathologies et un soutien efficient aux proches aidants.
Précisément, elle prévoit la présence, dans chaque établissement scolaire, de référents pour les enfants atteints de TND et des formations spécifiques pour les enseignants. Le personnel des crèches sera formé à la mission de repérage et d’accompagnement des enfants.
Au plus tard à la rentrée scolaire 2027, sera créé dans chaque circonscription académique au moins un dispositif consacré à la scolarisation en milieu ordinaire des élèves de l’enseignement primaire atteints d’un TND. Le même dispositif est également prévu pour l’enseignement secondaire à l’échelle du département.
L’inclusion s’étend aux activités extra-scolaires et aux loisirs (centres de loisirs, clubs sportifs…).
Points clés
- Repérage précoce des TND dès 9 mois
- Scolarisation inclusive élargie aux loisirs
- Formation des professionnels de la petite enfance et des enseignants
- Aide de la MDPH
- Prestations de relayage à domicile des proches aidants