Étape 1 : la prescription du médicament
C’est la première étape du circuit : elle revêt évidemment une grande importance puisqu’elle détermine la nature du médicament, sa posologie, son mode d’administration, etc.
Une erreur dans la prescription peut avoir des conséquences importantes et donner lieu à des erreurs : interactions médicamenteuses, surdosage, etc.
La prescription doit être :
- médicale : elle doit être réalisée par des professionnels habilités (médecins, odontologistes, sages-femmes, internes…).
- écrite, datée et signée : elle peut être informatisée sous réserve d’être authentifiée par une signature électronique. Elle doit comporter le nom et la qualification du prescripteur, ainsi que la dénomination du médicament, l’identité du patient et la durée et la posologie de traitement.
- rédigée après examen du malade : le prescripteur doit évaluer la balance bénéfices/risques. Les traitements personnels du patient sont renouvelés en tant que de besoin : aucun médicament, en dehors de ceux prescrits dans l’établissement, ne peut être laissé à disposition du malade.
- expliquée au patient : il doit être informé de l’utilité, du bénéfice et des effets indésirables des traitements prescrits.
- mentionnée dans le dossier médical mais attention : pas de retranscription par le personnel paramédical, car cela fait courir le risque d’une erreur de retranscription.
Étape 2 : la dispensation du médicament
Elle relève des pharmaciens et préparateurs en pharmacie. Là encore, cette étape est essentielle car il peut se produire des erreurs dans les doses à administrer.
- Elle suppose une analyse pharmaceutique de la prescription et une possibilité pour le pharmacien de demander au médecin, le cas échéant, des précisions en cas de doute.
- La préparation des doses à administrer s’accompagne d’un enregistrement des numéros de lots.
- La délivrance est individuelle et nominative. Les informations et conseils nécessaires au bon usage des médicaments sont mis à disposition.
Étape 3 : l’administration du médicament
Cette phase est particulièrement à risque : inversion de patients, erreurs de dosage, etc.
- Elle relève des infirmiers, le cas échéant des aides-soignants, des étudiants infirmiers ou en médecine, ou encore du patient lui-même.
Sur ce dernier point, l'arrêté du 10 octobre 2022 modifie l'arrêté du 6 avril 2011 : "Sous réserve de l'accord du médecin, l'acte d'administration proprement dit de médicaments prescrits au cours de l'hospitalisation peut être effectué par le patient lui-même s'il le souhaite. Il s'agit alors d'un acte d'auto-administration. Cet acte est mis en œuvre par le patient, accompagné le cas échéant par les membres de l'équipe de soins prenant en charge ce dernier, conformément aux recommandations susvisées formulées par la Haute Autorité de santé". La HAS a publié le 14 octobre 2022 un guide méthodologique pour sécuriser cette pratique, qu'elle a étoffé en janvier 2025.
- Elle suppose un contrôle préalable de l’adéquation entre la prescription, les produits à administrer et l’identité et l’état de santé du patient, ainsi qu’une vérification de l’aspect des médicaments (intégrité des emballages, dates de péremption, etc.).
- La reconstitution des doses ou la préparation de l’administration supposent une identification, une répartition et un étiquetage individuels.
- Pour l’administration proprement dite, il faut vérifier préalablement l’identité du patient et veiller à ne pas déconditionner les doses. Une information sur les éventuels effets du traitement doit être dispensée.
Toute administration de médicament doit être enregistrée au dossier du patient.
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Distribution de médicaments par un aide-soignant, glissement de tâche aux graves conséquences
Étape 4 : le suivi, la surveillance et la réévaluation du traitement
- Les effets du traitement doivent être surveillés.
- Le traitement doit régulièrement être réévalué au cours du séjour en hospitalisation.
- L’observance du traitement par le patient doit être vérifiée.
À retenir
Une bonne connaissance de cette succession d’étapes par les soignants concernés est essentielle pour réduire au maximum le risque d’erreurs évitables, à chaque stade du circuit du médicament.