Sécurité routière : les bons réflexes en tant que témoin d’un accident
Vous êtes le premier ou le seul témoin d’un accident de la route : vous êtes légalement tenu d’intervenir. Mais pas de n’importe quelle manière. En tant que première personne présente sur les lieux, il y a trois étapes clés à retenir : Protéger, Alerter, Secourir (PAS).
Porter secours : une obligation légale
Si vous êtes témoin d’un accident impliquant des personnes en péril, vous êtes dans l’obligation légale d’intervenir (sauf si l’alerte a déjà été donnée). En effet, la non-assistance à personne en danger est un délit. Selon l’article 223-6 du Code pénal, cela est sanctionné par une peine de prison (jusqu’à 5 ans) et une amende pouvant aller jusqu’à 75 000 €.
1. Protéger
La première règle à respecter si vous êtes témoin d’un accident de la route est de ne pas vous mettre en danger afin d’éviter le suraccident.
Si les secours sont déjà présents, ne vous arrêtez pas pour ne pas gêner leur travail. Vous êtes le premier sur les lieux ? Si vous êtes en voiture, allumez vos feux de détresse et garez-vous prudemment, en veillant bien à ne pas bloquer l’accès aux secouristes. Si vous êtes à pied ou à vélo, veillez à ne pas vous mettre en danger en rejoignant les victimes ou en leur portant secours.
Equipez-vous avec votre gilet fluo et installez votre triangle de sécurité si les conditions de circulation le permettent (soyez particulièrement vigilants sur autoroute, cela peut être dangereux). Si des personnes non-blessées sont encore dans le véhicule, aidez-les à sortir et mettez-les en lieu sûr, derrière les glissières de sécurité ou sur le bas-côté.
Pensez à couper le contact de la voiture accidentée si le moteur tourne encore pour limiter le risque d’incendie.
Si vous constatez qu’il y a des blessés, évitez de les déplacer sauf en cas de danger imminent, comme un départ de feu.
2. Alerter
Une fois que le lieu de l’accident est sécurisé, vous devez contacter les secours en composant l’un des numéros suivants :
- Le 18 (pompiers) ;
- Le 15 (SAMU) ;
- Le 112 (numéro d’urgence européen) ;
- Le 114 (numéro d’urgence pour les sourds et malentendants).
Sur l’autoroute, privilégiez les bornes d’appel d’urgence qui permettent de localiser votre position avec précision.
Durant l’appel, gardez votre calme et tâchez de donner le plus d’informations possibles sur l’état des victimes, les circonstances et le lieu précis de l’accident, ainsi que le nombre de personnes et de véhicules impliqués.
3. Secourir
Respectez les gestes suivants pour apporter les premiers secours en attendant l’arrivée du SAMU ou des pompiers :
- Vérifier l’état de conscience de la victime en lui parlant et en lui demandant d’effectuer des gestes simples (prendre votre main, ouvrir les yeux, donner son nom, son âge…) ;
- Couvrez la personne à l’aide d’une couverture ou d’un manteau ;
- Parlez-lui et rassurez-la en attendant l’arrivée des secours.
Si vous avez été formé aux gestes de premiers secours, vous pouvez placer la personne inconsciente en position latérale de sécurité (PLS), ou lui prodiguer un massage cardiaque et du bouche-à-bouche si elle ne respire plus.
Sécurité routière : les chiffres de l’accidentalité en France
Selon le bilan 2022 de la sécurité routière, réalisé par l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), les accidents de la route ont retrouvé – voire légèrement dépassé – leur niveau d’avant la pandémie. En 2022, 3 550 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France métropolitaine et d’outre-mer, soit 1,5% de plus qu’en 2019 et 10,3% de plus qu’en 2021.
En France métropolitaine, 237 000 personnes ont été blessées dans un accident, dont 16 000 gravement.
Les premiers facteurs mis en cause sont la vitesse excessive (28% des accidents) et la conduite sous l’emprise de l’alcool (23%), suivis de la consommation de stupéfiants et de l’inattention (13%), des malaises au volant (10%) et des refus de priorité (9%).
Pour les pros de santé : quelle responsabilité ?
En tant que soignant, le code de la santé publique vous engage.
L’article R.4127-9 précise que : "Tout médecin qui se trouve en présence d'un malade ou d'un blessé en péril ou, informé qu'un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter assistance ou s'assurer qu'il reçoit les soins nécessaires".
L’article R. 4312-7 s’adresse aux infirmiers : "L'infirmier en présence d'un malade ou d'un blessé en péril, ou informé qu'un malade ou un blessé est en péril, lui porte assistance, ou s'assure qu'il reçoit les soins nécessaires".
Contrairement aux personnes n’ayant pas de formation médicale, votre responsabilité peut être engagée en cas d’aggravation de l’état de la victime à qui vous portez secours lors d’un accident.
En effet, même si la situation est exceptionnelle, le droit d’information du patient et le recueil du consentement éclairé continuent de s’appliquer. Il existe toutefois des exceptions, à savoir :
- Si la victime est inconsciente et qu’aucun de ses proches n’est présent ou joignable ;
- Si son pronostic vital est engagé.
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Quelles conséquences si vous n’êtes plus en activité ?
Si vous avez pris votre retraite et que vous n’êtes plus en activité, votre responsabilité peut encore être engagée en cas d’assistance à personne en danger ou pour les actes réalisés auprès de votre entourage. C’est pourquoi il est conseillé de souscrire une Responsabilité civile professionnelle (RCP), en adaptant ce contrat à votre situation.
N’hésitez pas à en parler à votre conseiller MACSF.
Selon la gravité des faits, assister à un accident et porter secours aux victimes peuvent constituer des expériences traumatisantes. Pour faire face à ce genre de situation, la MACSF propose systématiquement une assistance psychologique dans ses contrats d’assistance auto, santé, GAV, prévoyance et RCP-PJ* (hors étudiants).
*Option à 0,50€/an dans le contrat RCP-PJ .