Les chiffres clés
Tous statuts confondus
- 4 225 sociétaires gynécologues
- 50 déclarations de sinistres corporels
- Taux de sinistralité : 1,18 % contre 1,57 % en 2022
Focus libéraux
- 1 396 sociétaires gynécologues libéraux
- 41 déclarations de sinistres
- Taux de sinistralité : 2,94 % contre 3,13 % en 2022
Répartition des déclarations
Ces déclarations se répartissent en 5 procédures administratives, 17 procédures civiles, 3 procédures ordinales, 3 procédures pénales, 12 réclamations amiables et 10 saisines d'une CCI.
Analyse de l'expert
Dr Fabienne LERMAN, Gynécologie obstétrique
L’analyse des sinistres déclarés en 2023 permet de retrouver, comme habituellement, les complications iatrogènes liées aux traitements progestatifs de longue durée – 10 ans, 17 ans, 18 ans et même 25 ans – responsables de méningiomes, de découverte systématique pour un nombre non négligeable, mais également les complications liées aux dispositifs médicaux :
- le dispositif Essure® de stérilisation tubaire, dont les effets secondaires, en particulier les réactions allergiques aux métaux, sont souvent évoqués et rarement démontrés ;
- ou les complications migratoires de l’Implanon®, à la pose mais également pendant la durée du traitement, responsables des difficultés d’ablation.
En obstétrique, le diagnostic anténatal et les morts fœtales in utero sont de gros pourvoyeurs de réclamations, qu’il s’agisse du retard de diagnostic d’une trisomie 21 avec IMG à 6 mois, du défaut de diagnostic d’une mucoviscidose après PMA mais également d’une mort fœtale in utero pour défaut de prise en charge d’un diabète gestationnel ou chez une patiente traitée pour hypothyroïdie.
Les retards de diagnostic supposés ou avérés des cancers sont toujours douloureux, en particulier un dossier de carcinose péritonéale avec retard de diagnostic de 4 mois et la découverte d’un cancer du sein chez une patiente après 10 ans de suivi.
Les autres complications constatées sont plus anecdotiques : cicatrices hypertrophiques après réduction mammaire, nécrose du mamelon post réduction ou érosions douloureuses persistantes après biopsies vulvaires.
Gynécologie médicale
- Effets secondaires multiples dans les suites de la pose d'implants Essure® chez une femme de 41 ans. Réclamation pour réactions allergiques aux métaux retrouvés dans les implants (3 sociétaires).
- Découverte d’un ostéoméningiome du sphénoïde chez une patiente traitée par Lutéran®. Surveillance neurochirurgicale, troubles ophtalmologiques et syndrome dépressif.
- Retard diagnostique d'une trisomie 21 dans le cadre du suivi d'une grossesse chez une patiente de 29 ans ayant conduit à une interruption médicale de grossesse (IMG) à 6 mois de grossesse.
- Découverte d'un méningiome asymptomatique lors d'une IRM systématique chez une femme de 39 ans ayant pris un traitement par Lutényl® pendant 25 ans pour dysménorrhées et métrorragies.
- Retard diagnostique de 4 mois d'un cancer ovarien au stade de carcinose péritonéale chez une patiente de 66 ans qui a consulté une seule fois pour des douleurs pelviennes isolées, l'échographie réalisée étant sans particularité.
- Défaut allégué de prise en charge d'un diabète gestationnel chez une femme de 31 ans. Mort fœtale in utero à 8 mois de grossesse.
- Paralysie radiale dans les suites de l'ablation chirurgicale d'un dispositif contraceptif Implanon® mis en place 5 ans auparavant par notre sociétaire.
- Défaut de diagnostic anténatal dans un contexte de procréation médicale assistée. Enfant né en 2020 atteint d'une mucoviscidose. Bilan incomplet allégué malgré une agénésie des canaux déférents connue chez le père.
- Méningiome chez une patiente sous Androcur® de 1999 à 2016, pour polykystose ovarienne. Découverte fortuite lors d'une IRM systématique. Exérèse chirurgicale complète. Epilepsie.
- Mort fœtale in utéro au 6e mois chez une femme primipare hypothyroïdienne traitée, suivie par notre sociétaire et dont la grossesse avait été sans particularité.
- Cicatrices hypertrophiques après réduction mammaire chez une patiente présentant également une ptose avec macération. Insatisfaction malgré des séances laser n'améliorant que partiellement la situation. Mise en cause de tous les acteurs de la prise en charge.
- Méningiomatose suite à la prise de Cyprotérone® de 2008 à 2018, pour alopécie. Séquelles ORL (atteinte utriculaire) et ophtalmologique (exophtalmie occasionnant un syndrome sec de l'œil et kératite).
- Retard diagnostique allégué d'un cancer du sein chez une femme suivie pendant 10 ans.
- Nécrose du mamelon à l'origine de soins prolongés dans les suites d'une réduction mammaire après By-pass. Évolution lentement favorable après thérapie par pression négative (TPN).
- Erosions douloureuses survenues au décours d'une biopsie de lésions pigmentées vulvaires, pathologie qui va se chroniciser avec apparition d'une gêne douloureuse permanente malgré la disparition des lésions. Etiologie non retrouvée.
- Méningiomatose suite à la prise de Lutéran® de 2001 à 2019 pour ménométrorragies chez une patiente de 58 ans. Exérèse chirurgicale. Syndrome anxiodépressif et troubles cognitifs/mnésiques.
Prise en charge de la grossesse/en cours de grossesse
- Défaut de diagnostic allégué d'une prééclampsie sévère chez une parturiente de 28 ans au 2e trimestre de grossesse (21 SA). Mort fœtale in utéro, puis suites favorables.
- Enfant né prématuré en 2012 d'une mère sous Dépakine®. Troubles psychomoteurs : dysgraphie - troubles praxiques - trouble déficitaire de l'attention - déficit des apprentissages…
- Retard de prise en charge allégué d'une ischémie ventriculaire fœtale anténatale au cours d'un épisode de métrorragies qualifié d'important, à 28 SA, traité par Utrogestan® et consignes de repos. Infirmité motrice d'origine cérébrale des membres inférieurs constatée à l'âge de 2 ans et 8 mois.
Accouchement
- Paraplégie - myélite - dans les suites d'une réinjection en péridurale de lidocaïne adrénalinée. Mise en cause du sociétaire parmi plusieurs acteurs.
- Naissance d'un enfant mort-né au terme de 36 SA + 5 jours par césarienne dans un contexte de déclenchement du travail. Décès de l'enfant dans les premières heures de vie malgré une réanimation néonatale.
- Décès d'un nouveau-né dans les suites d'une dystocie de progression avec troubles du rythme cardio fœtal. Retard de prise en charge allégué à l'origine du décès déclaré à la naissance après échec des manœuvres de réanimation néonatales.
- Lésion du plexus brachial lors d’un accouchement (fœtus macrosome). Mère suivie par notre sociétaire pour diabète gestationnel et traitée par corticoïdes pour thrombopénie. Mise en cause de tous les acteurs de la prise en charge.
- Accouchement par voie basse d'un enfant macrosome (5 300 g à la naissance) avec dystocie sévère des épaules et plexus brachial séquellaire.
- Plainte au décours d'une mort fœtale suite à un décollement placentaire avec hématome rétro placentaire complet immédiat. Classée sans suite.
- Séquelles d'anoxie cérébrale chez un enfant né par césarienne en urgence pour bradycardie fœtale sur rupture utérine chez une patiente aux antécédents d'utérus cicatriciel.
Interruption volontaire de grossesse (IVG)
- Mise en danger d'autrui et violation du secret professionnel reproché à un sociétaire qui a reçu aux urgences une patiente pour ménométrorragies dans le cadre d'une préparation à une IVG programmée le lendemain matin. Le praticien n'aurait pas fermé la porte du box lors de la consultation. IVG réalisée sans complication quelques heures plus tard.
Diagnostic anténatal
- Défaut de diagnostic d'une agénésie du corps calleux lors de l’échographie du 3e trimestre. Diagnostic posé à la naissance, enfant présentant également un syndrome de la jonction pyélo-urétérale, une probable cécité, une paralysie du larynx et de la corde vocale gauche. Décès de l'enfant à 6 mois.
- Défaut de diagnostic anténatal d'une trisomie 21.
Diagnostic
Grossesse extra utérine (GEU)
- Retard au diagnostic d'une GEU ayant nécessité une intervention chirurgicale avec salpingectomie en urgence. Suites et évolution favorables.
- Non diagnostic d'une GEU révélée par un hémopéritoine massif et nécessitant une prise en charge chirurgicale - salpingectomie par coelioscopie - en urgence. Évolution favorable.
- Absence de diagnostic d'une GEU à 6 semaines d'aménorrhée, prise en charge ensuite en milieu hospitalier pour traitement par Méthotrexate® qui se soldera par un échec nécessitant une salpingectomie gauche.
Autre
- Retard diagnostique d'une endométriose dans le cadre d'un parcours de PMA sur plusieurs années. La patiente estime que cette erreur a impacté sa vie personnelle et professionnelle.
Mise en cause à titre systématique
- Plainte pour oubli de corps étranger (cupule du système d'injection) dans le vagin au décours d'une hystérographie qui a occasionné une infection associée aux soins. Mise en cause de tous les acteurs de la prise en charge.
Prise en charge
- Méningiome dans les suites d'une contraception par microprogestatif pur ou oestroprogestatif microdosé, prescrit par sociétaire.
- Diagnostic erroné d'une grossesse arrêtée à 7 SA + 5 jours. Mise en place d'un traitement per os pour favoriser l'expulsion des tissus embryonnaires. Patiente orientée vers secteur hospitalier qui prendra le relais... Au final, grossesse à terme.
Geste technique
- Oubli de protège sonde vaginale lors d'une échographie endovaginale exploratrice dans le contexte d'un tableau algique pelvien.
- Oubli de corps étranger - tampon vaginal - dans le vagin au décours d'une hystérectomie par coeliochirurgie.
Chirurgie gynécologique
- Douleurs et raideur du pectoral nécessitant l’ablation de la prothèse mammaire mise en place au décours d’une mastectomie totale et chirurgie réparatrice en un temps.
- Douleurs neuropathiques persistantes dans les suites d'une chirurgie pelvienne pour rectocèle, phimosis du clitoris et béance vulvaire. Seconde intervention pour persistance d'un phimosis. Atteinte du nerf pudendal en postopératoire réopéré à deux reprises pour décompression nerveuse.
- Douleurs chroniques persistantes et hypersensibilité vésicale dans un contexte d'endométriose sévère opérée à plusieurs reprises avec hystérectomie, résection recto vaginale, fistule urétéro vaginale avec réimplantation de l'uretère puis hydro distension vésicale.
- Eviscération réopérée et éventration persistante dans les suites d'une cure de cystocèle par laparotomie avec choc hémorragique réopérée à 5 jours.
- Névralgie pudendale chronique dans les suites de la pose d'une bandelette TOT posée pour incontinence urinaire sous rachianesthésie partiellement efficace transformée en anesthésie générale.
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