Chacune de ces trois options se prête à des objectifs professionnels et à des étapes de carrière différentes. Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? Qu’est-ce qui les distingue ? On fait le point sur les trois façons d’exercer votre métier d’infirmière en libéral.
Remplaçante dans un cabinet
C’est le statut que beaucoup d’infirmières choisissent pour débuter. Il permet en effet de se confronter de manière progressive à la réalité de l’exercice en libéral grâce à :
- la découverte d’une nouvelle patientèle ;
- l’initiation à des façons de travailler différentes ;
- l’acquisition de bons réflexes en matière d’organisation.
De plus, le statut de remplaçante vous évite d’avoir à endosser la pression financière et administrative que supportent les infirmières titulaires.
Quels critères d’éligibilité pour être remplaçante ?
- Être titulaire du diplôme d’État d’Infirmier et inscrite au tableau de l’Ordre des infirmiers ;
- Justifier d’au moins 2 400 heures (18 mois) d’expérience dans un établissement de soins généraux ;
- Posséder une autorisation de remplacement délivrée par l’Ordre et avoir signé un contrat de remplacement.
Conditions d’exercice : des actes comptabilisés au nom du remplacé
Concernant les feuilles de soin, deux cas de figure se présentent pour l’infirmière remplaçante :
- Soit l’infirmière libérale remplacée est équipée d’un logiciel Sesam-Vitale de dématérialisation des feuilles de soin et vous disposez de votre propre carte de professionnel de santé (CPS), ce qui permet de vous identifier directement comme exécutante de l’acte ;
- Soit l’infirmière libérale remplacée utilise des feuilles de soins papier que vous devrez utiliser en les signant, en barrant le nom de la titulaire et en ajoutant le vôtre, sans oublier de préciser votre qualité de remplaçante.
Dans les deux cas, les actes et les honoraires que vous comptabilisez en tant que remplaçante le seront au nom du professionnel remplacé.
Rémunération : le principe de la rétrocession d’honoraires
La rétrocession des honoraires est l’une des principales clauses d’un contrat de remplacement. Elle doit permettre d’établir une relation contractuelle financièrement équilibrée et être rédigée, par conséquent, avec le plus grand soin.
Nature du contrat : contrat de remplacement
Dès lors que le remplacement dépasse une durée de 24 heures ou qu’il est d’une durée inférieure, mais répétée, l’infirmière remplaçante doit conclure un « contrat de remplacement ». Outre la rétrocession des honoraires, celui-ci fixe notamment la durée et le motif du remplacement, ainsi que les modalités de rupture.
Avantages du remplacement d’infirmière
- L’infirmière que vous remplacez met à votre disposition sa patientèle, son local, ses équipements, etc.
- Vous avez à supporter moins de charges qu’une infirmière libérale titulaire ;
- En n’étant pas attachée à un cabinet en particulier, vous conservez votre indépendance et votre mobilité ;
- Vous explorez différentes approches de votre métier.
Contraintes du remplacement d’infirmière
- Vous ne pouvez pas effectuer plus de deux remplacements simultanément ;
- Vous devez vous adapter aux besoins, aux horaires et à la patientèle des autres ;
- Vous avez une comptabilité à tenir et des cotisations URSSAF à verser ;
Collaboratrice au sein d’un cabinet existant
Le statut de collaboratrice au sein d’un cabinet d’infirmiers offre une option intermédiaire. Il vous permet à la fois :
- de commencer à vous fixer dans un cabinet en particulier ;
- de ne pas endosser autant de responsabilités qu’une titulaire.
Quels critères d’éligibilité ?
- Être titulaire du diplôme d’État d’Infirmier et inscrite au tableau de l’Ordre des infirmiers ;
- Justifier d’au moins 3 200 heures (24 mois) d’expérience dans un établissement de soins généraux ;
- Avoir signé un contrat de collaboration.
Conditions d’exercice : une véritable autonomie professionnelle
Plus libre et plus autonome qu’une remplaçante, la collaboratrice peut constituer sa propre clientèle, facturer en son nom et se rémunérer directement. Néanmoins, le cabinet ne lui appartient pas.
Concrètement : vous rejoignez un cabinet sans en être associée. Vous exercez votre activité en toute indépendance et vous vous organisez comme vous le souhaitez.
Rémunération : des honoraires, une redevance
Avec le statut de collaboratrice, vous bénéficiez des différents moyens mis à disposition par le cabinet de votre consœur : patientèle, local, équipements, etc. En contrepartie, vous lui versez une redevance calculée en pourcentage des honoraires que vous encaissez, à laquelle peut s’ajouter une participation aux frais fixes de fonctionnement du cabinet.
Nature du contrat : contrat de collaboration
Vous signez un « contrat de collaboration » avec le(s) titulaire(s) du cabinet. Ce contrat encadre officiellement les conditions de votre collaboration :
- Durée du contrat ;
- Modalités de rémunération ;
- Conditions dans lesquelles vous exercez et pouvez développer votre propre patientèle ;
- Conditions et modalités de rupture ;
- Etc.
Avantages de la collaboration
- L’infirmière titulaire met à votre disposition sa patientèle, son local, son matériel, etc.
- Vous pouvez développer votre propre patientèle au cours de la collaboration ;
- Votre revenu est basé sur les honoraires encaissés ;
- Vous travaillez en toute indépendance et sans lien de subordination.
Contraintes de la collaboration
- Vous n’avez aucun pouvoir de décision quant à la gestion du cabinet ;
- Vous avez interdiction de cumuler les collaborations ;
- Vous avez plus de responsabilités et de charges administratives qu’en remplacement.
Titulaire ou associé(e) d’un cabinet
Le statut de titulaire ou d'associée est celui qui implique le plus d’autonomie, mais aussi le plus de responsabilités et de pression administrative et financière. Autrement dit, c’est l’option la plus engageante, mais aussi la plus complète.
Quels critères d’éligibilité ?
- Être titulaire du diplôme d’État d’Infirmier et inscrite au tableau de l’Ordre des infirmiers ;
- Justifier d’au moins 3 200 heures (24 mois) d’expérience dans un établissement de soins généraux.
Conditions d’exercice : un cabinet et une patientèle qui vous appartiennent
En tant que titulaire, vous êtes propriétaire de votre cabinet et votre patientèle vous appartient. Deux possibilités s’offrent à vous :
- Créer ou reprendre un cabinet individuel ;
- Vous installer avec d’autres professionnels de santé pour exercer en groupe, en tant qu’associée.
Rémunération : des honoraires, des charges
Ici, ni rétrocession, ni redevance : l’intégralité des honoraires que vous encaissez pour les soins et actes infirmiers réalisés, ainsi que pour les déplacements effectués, vous revient.
Mais, il faudra déduire de ces honoraires un certain nombre de dépenses professionnelles et de cotisations, pouvant représenter jusqu’à 50 % de votre chiffre d’affaires : loyer, cotisations, assurance RCP, mutuelle, prévoyance, forfait téléphonique, frais d’essence, abonnement au logiciel de télétransmission, matériel médical, comptable, cotisations URSSAF, CARPIMKO, etc.
Avantages du statut de titulaire ou d’associée
- Vous prenez vos décisions en totale autonomie ;
- Vous pouvez vous organiser comme vous le souhaitez ;
- Vous avez le choix entre une forme de société ou l’exercice en commun ;
- Vous arborez une double casquette intéressante d’infirmière et de cheffe d’entreprise.
Contraintes du statut de titulaire ou d’associée
- Vous devez bien préparer votre installation et mobiliser des moyens (étude de marché, recherche d’un local, financement du matériel, informatisation, etc.) ;
- Vos débuts peuvent être longs et difficiles, le temps de vous constituer une patientèle ;
- Vous endossez plus de responsabilités, mais aussi de pression financière ;
- Vous consacrez beaucoup de temps aux tâches administratives et comptables, qui viennent s’ajouter à vos tournées ;
- Vous devez veiller à une bonne entente avec vos associés si vous choisissez d’exercer à plusieurs.
Passer du statut de salariée à celui d’infirmière libérale exige de nombreuses démarches administratives, de l'adaptation, et une certaine expérience. Vous avez le choix entre plusieurs statuts qui pourront l’un ou l’autre vous convenir à différents moments de votre parcours professionnel.
Infirmière libérale : exercez votre activité avec une couverture adaptée
Quel que soit le statut d’IDEL pour lequel vous optez, il est essentiel d’être bien assurée !
L’assurance RCP-PJ de la MACSF combine une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP) qui vous protège en cas de mise en cause par un patient et une protection juridique (PJ) pour prévenir et régler vos litiges d’ordre professionnel ou privé.